Le chef du conseil de bande de Mashteuiatsh, Clifford Moar, a toujours en travers de la gorge le refus du gouvernement de François Legault de reconnaître le racisme systémique.

« J’ai beaucoup de difficulté avec ça. Il me semble que les cas de racisme systémique envers les peuples des Premières Nations ne manquent pas. On l’a vu encore récemment avec la mort de Joyce Echaquan. »

Clifford Moar croit tout de même qu’une prise de conscience collective est en train de se produire. C’est malheureux de voir qu’on réagi seulement à partir de drames. Il faut lutter en permanence contre le racisme ».

Le chef Moar fait un parallèle historique avec les Canadiens français qui comme les Amérindiens, dit-il, ont été traités comme des inférieurs par les Canadiens anglais.

« Les Canadiens français, les Québécois, ont subi dans leur histoire de la discrimination comme nous, peut-être pas au même degré, mais de la discrimination tout de même. Je me serais attendu que le premier ministre du Québec reconnaisse cette discrimination systémique envers les Autochtones ».

Il ajoute : « Si on veut que ça arrête le racisme, ça passe par de l’éducation, une meilleure connaissance les uns des autres. La différence ne doit pas être vue comme une menace, mais bien comme un enrichissement collectif ».

Pandémie

Par ailleurs, la pandémie a beaucoup retenu l’attention aussi. Le chef Moar admet que la COVID-19 oblige à changer les façons de faire. La deuxième vague l’inquiète et veut poursuivre la lutte.

Il rappelle que 22 personnes à ce jour dans sa communauté ont été atteintes par le coronavirus. Le chef Moar tient d’ailleurs à remercier et à féliciter sa population qui se comporte de façon exemplaire pour limiter les risques de propagation.

« Notre population est très disciplinée. Je remarque que les consignes sanitaires comme le port du couvre-visage et la distanciation physique sont respectés. Il faut continuer. »

Le volet culturel n’a pas été épargné non plus par la pandémie. Plusieurs grands événements et rassemblements traditionnels ont dû être annulés à Mashteuiatsh. Il a bien hâte à une vie un peu plus normale et que la pandémie soit derrière nous. Clifford Moar se réjouit de voir que le Musée amérindien se prépare en vue de nouvelles expositions très prochainement.

« La culture chez nous, c’est quelque chose qui se transmet d’une génération à l’autre. C’est au cœur de notre identité, ça fait partie des traditions. »