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8 000 km en kayak pour un Félicinois : Sur les traces de la route des fourrures

Janick Émond
Le 16 octobre 2020 — Modifié à 15 h 12 min le 16 octobre 2020
Par Janick Émond - Journaliste

Il est un véritable coureur des bois des temps modernes. Frédéric Bolduc de Saint-Félicien a passé plus de 5 mois en kayak pour parcourir les 8 000 kilomètres qui séparent Prince-Rupert et Saint-Félicien.

Jeudi dernier marquait la fin de son périple, qui a été parsemé par de nombreuses épreuves et qui a dû être écourté par manque de temps.

« Je voulais traverser le Canada au complet de la Colombie-Britannique jusqu’à Terre-Neuve. Je voyais que je manquais de temps et naviguer sur le fleuve sur la Côte-Nord en novembre avec les tempêtes n’était pas l’idéal. Et le fait que Terre-neuve n’est pas ouvert aux gens des autres provinces à cause de la COVID m’a décidé de finir mon voyage ici, chez nous, avec mes parents et amis », mentionne le nomade.

Le 4 mai, il glissait son kayak sur l’océan Pacifique à Prince-Rupert pour parcourir la Route des fourrures empruntée par les coureurs des bois de l’époque. Ne sachant pas trop ce qui l’attendait, malgré l’immense préparation réalisée.

« Je peux dire que j’ai emprunté environ 90% de la route des fourrures en faisant les mêmes portages que nos ancêtres. Avant de partir, on a environ 5% de repères et 95% se font en chemin. Ç’a été une aventure contemplative et enrichissante au-delà de mes attentes. »

3 kayaks

Pour accomplir son périple, Frédéric a eu recours à 3 kayaks.

« Quand je suis arrivé dans les rocheuses, j’ai acheté un petit kayak démontable plus facile à transporter car j’avais de nombreux portages à faire dans des conditions montagneuses difficiles. »

C’est quand il est arrivé au lac Supérieur, à Thunder Bay, qu’il a constaté qu’il aurait besoin d’un autre kayak plus rapide pour poursuivre l’aventure.

Le plus rapide lui permettait de parcourir jusqu’à 80 km par jour, comparativement au petit qui franchissait 50 km. Et il pagayait de l’aube à l’aurore.

Découragement

Évidemment, la nature et les malchances viennent souvent mettre à dure épreuve les aventuriers. Le découragement s’est fait particulièrement sentir quand il a perdu sa caméra.

« J’avais filmé des images superbes en Colombie-Britannique et en Alberta et la fixation sur mon kayak s’est brisée et la caméra est tombée à l’eau. Ç’a joué pas mal sur le moral et surtout que pendant les trois jours suivants, il pleuvait averse, il faisait froid et il y avait beaucoup de moustiques. En plus, mon réchaud à nourriture fonctionnait mal. J’ai failli abandonner. »

Préparation

Pendant l’hiver, Frédéric avait déshydraté toute la nourriture dont il aurait besoin. Son équipe lui faisait parvenir par la poste des boîtes aux endroits ciblés.

Comme il voyageait léger et que les endroits pour dormir ne sont pas toujours idéals, il devait accrocher sa tente-hamac entre deux arbres. Ce fut souvent le cas sur le fleuve Saint-Laurent.

Il a trouvé particulièrement émouvant de naviguer sur le Saguenay pour revenir chez lui et mettre fin à cette expédition au quai municipal de Saint-Félicien. L’Ashuapmushuan n’a pas été commode. Son expédition s’est terminée en combattant des vents de face et des vagues désagréables.

Rien pour ébranler sa volonté de faire une autre expédition prochainement.

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