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Après leur récente démission : Deux infirmières s’ouvrent le cœur

Le 24 septembre 2021 — Modifié à 08 h 38 min le 24 septembre 2021
Par Julien B. Gauthier

Employés considérés comme des numéros, système à bout de souffle, profession qui n’a plus rien de valorisante, système déshumanisé, voilà quelques-uns des constats que tracent deux membres du personnel infirmier qui ont démissionné à l’hôpital de Roberval au cour des dernières semaines.

Ces personnes ont préféré témoigner de façon anonyme de leur réalité. Et d’entrée de jeu, les deux ex-employés s’accordent pour dire que la formule du CIUSSS est un échec à tous les niveaux.

« C’est trop gros. Tout est géré par Chicoutimi et c’est que de la mauvaise gestion. On le disait avant la fusion que c’était voué à l’échec. Et depuis que les services sont centralisés, la situation ne va que de pire en pire dans les hôpitaux », nous mentionne-t-on.

Et cette mauvaise gestion a des impacts non seulement sur les employés, mais également sur les patients.

« Il y en a qu’on ne voit quasiment pas. On doit soigner vite pour aller au prochain parce qu’il n’y a personne d’autre pour nous aider, les soins sont botchés… »

« J’ai même vu un jour un supérieur demander quand la patiente allait décéder pour faire rentrer un autre patient… On est rendu là, il est où le côté humain là-dedans ? »

Gestion du personnel

Les deux anciens employés affirment également que le personnel sur le plancher est très mal géré.

« Des infirmières avec moins d’un an d’expérience, ou tout juste sorties de l’école se retrouvent seules sur des unités complètes. Ces personnes doivent faire du mieux qu’elles peuvent, alors que les supérieurs les lancent dans cette situation en leur disant de se débrouiller. »

Insensible

Les deux anciens employés de l’hôpital de Roberval déplorent également la mauvaise communication.

« On se retrouve toujours face à une porte fermée. Tout le monde s’envoie la balle, on n’arrive jamais à parler aux bonnes personnes de nos problématiques. »

Impossible également de prendre des congés, même sans solde, question de recharger les batteries.

« Pour avoir des congés, il faut caller malade. On ne nous en accorde pas sinon. Même que les demandes de congés sans solde sont automatiquement refusées. On préfère que la personne démissionne plutôt qu’elle prenne un sans solde et qu’elle revienne plus tard. »

« On joue avec des vies humaines, mais on est géré par des employeurs inhumains. On est traité comme des numéros. Et on ne le les voit jamais, les boss, sur le plancher. Ces personnes sont complètement déconnectées. »

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