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BioChar Borealis une nouvelle vie aux copeaux de bois

Louis Potvin
Le 28 septembre 2018 — Modifié à 14 h 12 min le 28 septembre 2018
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

Un vitrine technologique unique en Amérique du Nord est sur le point de démarrer à Mashteuiatsh.

D’ici quelques jours, les premiers kilogrammes de biochar, ce charbon naturel fait de copeaux de bois, seront produits dans l’usine ultramoderne du parc industriel de Mashteuiatsh. Un investissement de 10M$.

BioChar Borealis vise à développer la filière du biochar dans la région et au Québec.

«Nous sommes dans les derniers préparatifs. Le petit pyrolyseur devrait entrer en fonction à la fin septembre afin de réaliser les projets de recherche que nous avons déjà sur la table. Nous avons une usine à la fine pointe de la technologie et nous sommes probablement la seule en Amérique du Nord à fabriquer du biochar à partir de biomasse forestière», mentionne Carl Bouchard, chargé des opérations pour Biochar Borealis.

C’est la compagnie française ETIQ qui a fabriqué les deux pyrolyseurs adaptés à la torréfaction des copeaux de bois. Une équipe était sur place pour réaliser l’installation et les tests.

Essais

Du biochar a été produit en France à partir de copeaux pour déjà avoir une idée du produit.

«Nous avons un modèle réduit du pyrolyseur pour faire des tests sur une petite échelle et bien confectionner nos recettes. C’est par la suite que nous utiliserons le gros pyrolyseur pour reproduire la réalité d’une production industrielle à grande échelle et voir si le produit correspond aux standards voulus, pour ensuite les commercialiser.»

Laboratoires

Le pyrolyseur est impressionnant. Il va chauffer la biomasse à plus de 400 degrés pour la transformer en biochar. (Photo Trium Médias – Louis Potvin)

Une équipe de chercheur va travailler sur place dans des laboratoires sophistiqués qui ont la certification IBI (International Biochar Initiative).

«C’est rare que l’on retrouve sous un même toit une usine et un labo qui peut faire les différentes analyses.»

Carl Bouchard tient à rappeler que le centre ne vise pas à créer beaucoup d’emplois. «Les gens ne doivent pas avoir de faux espoirs. Le nombre d’emplois va dépendre des contrats que nous allons avoir. Nous allons avoir quelques opérateurs pour les pyrolyseurs, mais pour la suite, je ne veux pas m’avancer.»

Nouvelles entreprises

BioChar Borealis veut développer les marchés et ainsi donner l’opportunité à des projets d’entreprise de se concrétiser.

«On ne veut pas faire de la concurrence aux entreprises en place ou future, mais plutôt stimuler cette filière.»

Du biochar, c’est quoi?

BioChar Borealis va valoriser des résidus des scieries indépendantes de la région.

Des essais des équipements ont été faits en France avec de la biomasse forestière. Le résultat donne un produit qui ressemble à de la cendre, mais qui contient beaucoup de carbone. (Photo Trium Médias – Louis Potvin)

Toutes les essences seront utilisées, que ce soit le pin, l’épinette ou même du feuillu.

La biomasse sera broyée et séchée pour atteindre un taux d’humidité de 10%. Par la suite, les filaments de bois seront chauffés à plus de 400 degrés Celsius afin d’être transformés en biochar.

Le résultat ressemble à de la cendre de couleur noire. Durant le processus, des gaz et de l’huile sont également produits.

«Pour trois tonnes de biomasses, on produit une tonne de biochar, une tonne d’huile et une tonne de gaz. Notre volonté est de valoriser ces trois produits», affirme Carl Bouchard, chargé des opérations pour BioChar Borealis.

Amendement de sol

Le biochar est principalement utilisé dans l’amendement des sols. Son pouvoir de rétention d’eau permet de l’utiliser pour restaurer les sols contaminés, notamment pour la restauration de site minier.

Il peut être ajouté à de l’engrais pour favoriser la croissance des plantes et est même utilisé pour blanchir les dents. Le biochar pourrait être ajouté à l’alimentation des animaux afin de diminuer la production de méthane, avance Carl Bouchard.

«C’est un produit qui est très prometteur. Notre équipe va réaliser des recherches et des essais pour des clients. C’est un marché qui a un bon potentiel. D’ailleurs, nous avons déjà des contrats. Ils vont débuter en octobre après le démarrage.»

Carl Bouchard montre les copeaux provenant des scieries indépendantes de la région qui seront transformés en biochar. (Photo Trium Médias – Louis Potvin)

L’huile et les gaz

L’huile produite peut être utilisée pour produire des herbicides et fongicides naturels qui pourraient remplacer les produits standards qui sont dommageables pour l’environnement.

Les gaz pourraient être récupérés et notamment utilisables pour chauffer des serres.

La MRC Domaine-du-Roy et Mashteuiatsh sont partenaires dans l’aventure. C’est Agrinova qui dirige le centre.

 

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