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Centres d’aide à l’alphabétisation : Les demandes explosent en temps de pandémie

Le 29 octobre 2021 — Modifié à 15 h 50 min le 29 octobre 2021
Par Julien B. Gauthier

Alors qu’il était déjà difficile de répondre aux besoins, les demandes de services faites auprès des centres d’aide à l’alphabétisation du Lac-Saint-Jean ont grimpé en flèche depuis le début de la pandémie.

« Avec la pandémie, ça ne s’est vraiment pas amélioré. On a à peu près 100 personnes en attente », affirme d’emblée Taïna Rioux-Maltais, directrice du Centre de Lecture et d’Écriture La Clé à Alma.

Si, avant le coronavirus, certaines personnes étaient capables de se débrouiller en dépit de leurs faibles aptitudes en lecture et en écriture, l’instauration des mesures sanitaires a radicalement changé la donne.

« Quand les portes se sont fermées partout, on a commencé à avoir des personnes extrêmement désespérées. Bien souvent, elles ne peuvent plus se présenter en personne pour obtenir de l’aide. Alors, quand vient le temps de remplir une demande de chômage ou tout autre document en ligne, ça devient très difficile pour eux. Ils ne comprennent pas l’information. Parfois, ils ne comprennent même pas la prescription de leurs médicaments. »

Ça se complique avec le numérique

Quoique la pandémie ait entraîné une accélération du virage numérique, plusieurs personnes éprouvaient déjà du mal à composer avec cette nouvelle réalité. De nombreux travailleurs se retrouvent notamment démunis devant la présence croissante de contenus écrits qu’amènent les nouvelles technologies sur leur lieu de travail.

« Les travailleurs avec des difficultés en littératie auront des enjeux pour se requalifier et pour se reformer dans un milieu de travail en mutation », peut-on lire dans un récent rapport du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes.

Pour sa part, Taïna Rioux-Maltais rappelle « qu’il y a des gens qui ont eu la chance de travailler dans des grandes entreprises qui n’exigeaient même pas de secondaire 5. »

Si bien qu’ils vivent une grande détresse en cas de perte d’emploi.

Des moyens insuffisants

Dans un contexte où un bon niveau d’alphabétisation se fait chaque jour plus important, le rôle des centres d’aide à l’alphabétisation apparaît d’autant plus crucial. Ils n’ont cependant que très peu de ressources pour mener leur mission à bien.

« On a seulement deux formatrices pour tout le territoire de Lac-Saint-Saint-Est. C’est ridicule », déplore Taïna Rioux-Maltais, ajoutant qu’au moins dix employés seraient nécessaires.

De son côté, la coordonnatrice au Centre Alpha Le Tracé à Saint-Félicien, Nicole Julien, soutient que le manque de financement rend la location des locaux presque impossible.

Or, étant responsable de tout le haut du lac, il est impératif pour l’organisme de pouvoir se déplacer à même les localités afin de donner ses ateliers.

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