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Détresse palpable chez les agriculteurs

Serge Tremblay
Le 10 janvier 2020 — Modifié à 14 h 11 min le 10 janvier 2020
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

La détresse humaine se retrouve partout et les producteurs agricoles n’y échappent pas plus que les autres. Un service de travailleuse de rang leur est disponible depuis quelques mois et les besoins sont réels.

« Ça fait longtemps qu’il y aurait dû y avoir un tel service. Ces gens-là travaillent tellement fort, ils font du 7 jours sur 7 et ils ont du cœur, mais ils ne connaissent souvent pas autre chose et ont de la difficulté à penser à eux », indique Sandra Allaire, travailleuse de rang au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Et les dernières années n’ont pas été faciles pour le milieu agricole. Les concessions faites sur la gestion de l’offre, les aléas de la météo, l’entrée sur le marché de nouveaux produits venus de l’extérieur, les producteurs ont dû faire face à de nombreux défis.

« Juste en raison de la sécheresse de l’an dernier, plusieurs producteurs sont en difficulté cette année et ont dû emprunter. Il y a les soucis monétaires, mais aussi la fatigue extrême. Les agriculteurs travaillent avec le vivant, alors ils ne peuvent pas tout prévoir. »

Cette détresse, Sandra Allaire la constate quotidiennement dans son travail. Des gens au bout du rouleau et aussi des producteurs dont l’entreprise va très bien, mais qui ont atteint un état de fatigue et de stress qui n’est plus gérable.

« Nous vivons tous une certaine détresse humaine à certains moments, alors imaginons si nous travaillions sept jours sur sept à devoir bien souvent compenser l’absence de main-d’œuvre trop rare pour faire avancer le travail. »

Parler

Au bout du fil, les producteurs ne sont pas toujours prompts à se confier, précise Sandra Allaire. Il faut parfois les convaincre de l’utilité de parler. Mais une fois ce petit bout de chemin fait, plusieurs d’entre eux ont des choses à dire.

« Ce que je leur offre avant tout, c’est de l’écoute. Pour certains, c’est un besoin de parler et c’est un flot qu’ils déversent. Il y en a qui éclatent en pleurs. Moi, j’essaye de normaliser leur situation, de leur montrer qu’ils ne sont pas seuls à vivre cela. Ensuite, je peux parfois les référer vers les bons services. »

Une nuance est cependant importante. Si le travail est dur, les hommes et les femmes qui le pratiquent le font avec passion, assure Sandra Allaire.

« Eux ne se voient pas arrêter de se lever tôt le matin pour aller s’occuper de la ferme. Ce sont des gens très généreux et très vaillants que je rencontre. Ce qu’ils font, ils le font avec amour, mais le travail vient avec son lot de difficultés qu’il faut savoir reconnaître. »

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