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Dominique Boivin à la bosse des maths

Louis Potvin
Le 15 mai 2020 — Modifié à 10 h 35 min le 15 mai 2020
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

Peu d’élèves du secondaire savent que le livre de mathématique qu’ils trimbalent dans leur sac d’école a été écrit par un professeur de Saint-Félicien.

Depuis 15 ans, Dominique Boivin, un professeur de mathématique du cégep de Saint-Félicien, travaille pour les Éditions CEC pour rédiger les manuels scolaires Panoram@th, Point de mire et Visions.

« Ça me rend fier de voir des milliers d’élèves au Québec avec mon livre sous le bras. Surtout, c’est de constater et qu’ils réussissent leurs apprentissages en math avec les exercices et explications que l’on retrouve dans le livre », lance l’auteur.

Autre élément de satisfaction; voir ses livres utilisés dans des émissions de télévision qui se passent dans des écoles.

Travail de longue haleine

Mais comment devient-on auteur de manuel scolaire ? C’est à la suite de sa participation à un sous-comité ministériel pour l’élaboration du nouveau programme scolaire du ministère de l’Éducation qu’il pose sa candidature en 2005 comme rédacteur aux Éditions CEC.

« Je voulais relever un nouveau défi et j’ai eu l’emploi. J’ai été libéré pendant 5 ans par la Commission scolaire, où je travaillais à l’époque, pour effectuer la rédaction d’une collection de base en mathématique destinée aux élèves du secondaire, Panoram@th et Visions. »

Il a démontré qu’il était possible de le faire à Saint-Félicien, même s’il devait se rendre à Montréal à p

En 15 ans, Dominique Boivin a rédigé une trentaine d’ouvrages.(Photo courtoisie)

lusieurs reprises pour des réunions éditoriales.

« Il y a une grosse équipe d’impliquée d’au moins 20 personnes pour réussir à produire ce type de manuel de plus de 400 pages. En plus de respecter les normes de l’éditeur, il faut que le livre soit approuvé par le ministère de l’Éducation avant d’être vendu dans les écoles du Québec. »

Planifier, écrire et publier un manuel scolaire nécessite une année de travail avec des délais très serrés.

Plus de 30 livres

Dominique a plus de 30 bouquins à son actif depuis qu’il a commencé l’aventure, il y a 15 ans.

Depuis qu’il est professeur au cégep de Saint-Félicien à temps plein, il poursuit, même si le temps manque.

« C’est la passion et le goût du défi qui me fait travailler le soir et les fins de semaine sur un projet de livre. Ça peut demander jusqu’à 20 heures de mon temps. Ce n’est pas facile de concilier tout ça avec la famille. »

Cette année, il a travaillé sur deux ouvrages qui viennent d’être publiés. Ils seront accessibles pour la rentrée à l’automne.

La rédaction de ces ouvrages demande un an de travail. (Photo courtoisie)

Pas pour l’argent

Dominique Boivin n’écrit pas des manuels scolaires pour faire de l’argent, mais pour le plaisir.

Comme pour un auteur de romans, Dominique Boivin touche des droits d’auteurs sur chaque exemplaire vendu.

« C’est un marché très compétitif. Il faut donc que le livre réponde aux critères du ministère tout en essayant d’être en phase avec notre époque pour que l’élève ou le professeur le trouve stimulant. Heureusement, Éditions CEC a une grande notoriété et accapare une grande partie du marché », mentionne l’auteur de Saint-Félicien, âgé de 47 ans.

Il ne dévoile pas les sommes qu’il peut recevoir, mais il affirme que certaines éditions comme des livres pour l’éducation aux adultes n’ont pas connu les ventes escomptées.

« C’est un risque qu’on prend. On peut travailler pour pas cher de l’heure si le manuel ne se vend pas bien. »

Rôle de coordonnateur

Comme, il s’agit de domaine très concurrentiel, les manuels doivent être refaits environ aux 7 ans.

« Après un certain temps, les compétiteurs peuvent prendre le marché, car nos manuels sont un peu plus vieux. Il faut toujours que tu sois au goût du jour avec des situations et problèmes adaptés aux élèves et à leur manière d’apprendre. Tout est plus vite aujourd’hui. Il faut s’adapter. »

L’expérience acquise lui a permis de coordonner les deux derniers ouvrages qui viennent de paraître.

« En plus d’écrire, il faut penser aux découpages des chapitres, bien diriger l’équipe de rédaction et bien s’arrimer avec l’équipe de graphiste et de conception. »

Pour chaque bouquin, de trois à quatre personnes travaillent à sa rédaction.

Dominique Boivin n’est pas le seul auteur de la région à écrire pour une maison d’édition scolaire. Johanne Perron et Luc Belisle du cégep de Saint-Félicien ont été publiés aux Éditions du Renouveau Pédagogique (ERPI) depuis 2006 et ils possèdent aussi une petite maison d’édition pour du matériel vendu dans les écoles de formations professionnelles, les cégeps et quelques universités (Le Groupe Houdes).

Dominique Boivin est fier de voir autant d’élèves du Québec progresser en mathématique grâce aux livres qu’il écrit.(Photo archives)

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