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Entreprises M.B. de Saint-Félicien : peu connue mais indispensable pour les services de télécommunication

Louis Potvin
Le 10 avril 2020 — Modifié à 13 h 27 min le 10 avril 2020
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

Une entreprise de Saint-Félicien s’assure que les services de télécommunication d’une partie du Québec et du Grand Nord ne flanchent pas dans ce temps de pandémie.

« On a eu peur de devoir arrêter, mais nous sommes jugés essentiels, car ce n’est pas le moment que des tours de télécommunication tombent en panne. Surtout que le réseau téléphonique, cellulaire et internet est extrêmement sollicité ces temps-ci », explique Gino Poirier, copropriétaire des Entreprises M.B..

Peu connue, cette entreprise fondée il y a 50 ans fabrique, vend et loue des groupes électrogènes pour Hydro-Québec, Bell, Nav Canada et le gouvernement. Il s’agit de génératrices alimentées au diesel afin d’assurer l’énergie pour le fonctionnement d’installations de télécommunication ou de navigation aérienne.

Dans l’atelier des Entreprises M.B. on termine la préparation de groupes électrogènes pour répondre à la demande d’entreprises comme Bell. (Photo Trium Médias – Louis Potvin)

Sur mesure

L’entreprise fabrique ses propres génératrices pour les installations qui fonctionnent 24 heures sur 24.

« Elles doivent être adaptées pour avoir une grande autonomie. Nous en avons 60 un peu partout sur le territoire. Pour ces installations, nous devons faire une maintenance tous les mois. »

Aussi, l’entreprise gère 300 sites où l’on retrouve des groupes électrogènes qui servent de protection en cas de pannes électriques.

« Pour tous les secteurs des télécommunications et de l’aviation, c’est important d’avoir une source d’énergie alternative. Il faut s’assurer que tout fonctionne bien en visitant les sites une à deux fois par année. »

Clé en main

Selon les besoins, les groupes peuvent se retrouver dans un petit bâtiment de 12 pieds par 12 pieds ou dans un gros hangar.

« Nous avons des génératrices jusqu’à 200 kilowattheures, dont une pour un radar à Iqaluit. Ça prend de l’espace pour la génératrice, le système de contrôle nécessaire et une excellente ventilation. »

Comme l’entreprise dispose d’une licence d’entrepreneur général et certaines certifications, notamment pour les produits pétroliers, elle peut donc assurer la construction du bâtiment et l’installation de la génératrice et du système d’alimentation pétrolier.

Certaines installations ne sont accessibles qu’en hélicoptère. (Photo – courtoisie)

Besoin en croissance

L’entreprise ne pense pas manquer de travail au cours des prochains mois. Elle s’est stockée en moteurs et alternateurs pour construire des équipements, car certaines entreprises devraient réaliser des achats pour se préparer pour la relance.

Les entreprises de télécommunication doivent d’ailleurs faire des modifications liées à l’implantation du 5G.

« Ça tire beaucoup de jus, ça prend donc de nouvelles génératrices plus puissantes. Nous commençons à avoir des demandes pour en changer. »

Avant le ralentissement économique, un problème dans le recrutement de la main-d’œuvre freinait le développement des Entreprises M.B.. L’équipe est composée de 15 employés et des sous-traitants sont engagés selon les besoins.

L’entreprise a des installations pour des radars situés dans le Grand Nord. (Photo – courtoisie)

Spécialiste du Grand Nord

Au cours des dernières années, Entreprises M.B. a développé une expertise inégalée dans le Grand Nord alors qu’elle a installé des groupes électrogènes dans les 28 villages du Nunavut et du Nunavik.

« C’est très compliqué travailler dans ces villages. Notre savoir-faire est reconnu et surtout, il y a un lien de confiance qui s’est développé et les gens ne veulent travailler qu’avec nous », mentionne Gino Poirier.

Avant d’installer un groupe électrogène ou réaliser des travaux de maintenance dans le Grand Nord, l’équipe doit se préparer minutieusement.

« Il y a certains équipements qu’il faut expédier par bateaux des mois à l’avance. Sinon, on peut envoyer des plus petites pièces et équipements par avion. Il faut tout prévoir, car tu ne trouves à peu près rien dans ces villages pour te dépanner. »

C’est souvent Gino qui va assurer la maintenance des installations. Il s’agit d’un long périple de trois semaines qui l’oblige à se déplacer dans plusieurs villages en avion. Toute l’équipe félicinoise travaille avant le départ pour assurer toute la logistique liée à ce voyage.

« On a des contacts pour louer des pick-up de particulier et on s’est trouvé des bons gars à engager pour m’aider pour certaines jobs.  Il faut essayer de tout prévoir et être très débrouillard. »

Provinces canadiennes

L’entreprise fabrique ses propres génératrices qu’elle vend partout à travers le Canada. (Photo Trium Médias – Louis Potvin)

L’expertise d’Entreprises M.B. mène l’équipe à réaliser des contrats dans le nord de l’Alberta et de la Saskatchewan.

« On a eu des contrats de NAV Canada à travers le pays. Il n’y a pas d’entreprises dans certaines provinces qui veulent faire ce genre de travail. On accepte les contrats même s’il faut partir en camion de Saint-Félicien pour se rendre à 1 600 km au nord de la Saskatchewan », donne-t-il comme exemple.

Hélicoptère

De plus, certains sites ne sont accessibles qu’en hélicoptère. L’entreprise doit alors multiplier les transports pour alimenter en pétrole les réservoirs de 20 000 litres tout en assurant la maintenance dans ces coins isolés.

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