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Entrevue avec Yves Laflamme : la situation du papier inquiète

Serge Tremblay
Le 24 janvier 2020 — Modifié à 13 h 14 min le 24 janvier 2020
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

La baisse de la demande du papier inquiète le grand patron de Produits forestiers Résolu, Yves Laflamme. Une refonte du régime forestier devra être réalisée pour permettre à l’entreprise de souffler.

« On a des exemples concrets avec ce qui se passe chez nous avec le Publisac et les difficultés des journaux régionaux. Dans un marché en baisse constante, il faut demeurer compétitif si nous voulons continuer à vendre du papier. Le prix de la fibre jumelé au manque de bois disponible fait que ça nous coute plus cher pour produire au Québec et dans la région qu’ailleurs. Ça nous fragilise », déclare-t-il.

Pour ces raisons, les usines ne tournent pas à plein régime par manque de bois, ce qui fait augmenter les coûts de production et pousse à la hausse les prix sur les marchés.

Sans qu’il y ait de menace de fermeture pour la papetière d’Alma ou de Dolbeau à court terme, la situation demeure préoccupante. Les usines doivent garder leur part de marché, car des reconversions semblent complexes.

« Ça fait des années qu’on y pense, mais c’est difficile de réorienter des usines de papier. Ce sont de gros actifs puisque ce ne sont pas des processus de production que tu peux changer pour faire du carton ou autre chose. »

Défis ailleurs

Dans le domaine de la pâte et du bois d’œuvre ont des défis également, mais ils ne sont pas du même ordre que le papier.

« La bonne nouvelle, c’est que ce sont des secteurs qui ont beaucoup plus d’avenir et que nous allons maintenir les investissements pour garder nos usines compétitives. »

Par contre, le manque de volume de bois oblige la compagnie à réduire des factions de travail ou fermer temporairement des scieries (Saint-Félicien et Saint-Thomas). Il y a ainsi moins de copeaux disponibles, ce qui a une incidence sur la production de papier et de pâte.

« On investit pour rendre nos scieries plus performantes pour être plus rentable en produisant moins de copeaux. En ayant moins d’arbres à couper, on a moins de copeaux pour nos papetières. On se retrouve dans une tempête parfaite avec un manque de matière et des prix élevés. »

Une situation qui s’est reflétée sur la santé financière de l’entreprise en 2019. Lors du dernier trimestre, les pertes ont été de 43 M$.

L’ouverture de Lebel-sur-Quévillon vient aussi jouer la quantité de copeaux disponible.

Changer le régime forestier

Yves Laflmme mentionne par contre que le gouvernement de la CAQ semble conscient des limites que pose le nouveau régime forestier et des modifications pourraient y être apportées.

« La collaboration est très positive. Il faut travailler ensemble pour trouver des solutions et regarder ce qui se fait ailleurs. Comme le régime ressemble à celui de la Colombie-Britannique, on se retrouve devant la même situation alors que plusieurs usines ont été fermées au profit d’achats aux États-Unis C’est 3 millions de PMP (pieds mesure de planche) de perdu. La mise aux enchères gonfle artificiellement les prix. »

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