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Érosion des berges : les forts vents et le haut niveau du lac en cause

Le 12 juin 2020 — Modifié à 12 h 09 min le 12 juin 2020
Par Julien B. Gauthier

Pour une troisième année consécutive, les forts vents printaniers, ayant atteint les 68 km/h, accompagnés d'un niveau d'eau élevé du lac Saint-Jean, ont causé de l'érosion des berges à plusieurs endroits, notamment à Saint-Félicien, Saint-Henri-de-Taillon et dans le secteur de Racine-sur-le-Lac.

C'est que depuis 2017, Rio Tinto peut élever le niveau du lac jusqu'à 17 pieds pendant 12 jours au printemps. Cependant, les forts vents peuvent faire grimper les vagues jusqu'à 3 pieds supplémentaires. Au moment d’écrire ces lignes, le niveau était de 16,5 pieds.

Gérald O'Bomsawin, connu pour avoir lancé le collectif Riverains en colère après avoir perdu 40 pieds de terrain lors des fortes érosions des berges en novembre 2013, accuse Rio Tinto d’ignorer les riverains.

« Rio Tinto considère le lac Saint-Jean comme un réservoir et non un lac. Tout ce qu'on demande, c'est qu'il ne dépasse pas les 15,5 pieds.  Il y a eu des vents de 68 km/h. Les riverains se sont réveillés vendredi matin avec une partie leur berge grugée », déplore-t-il.

Dommages

Dans la MRC de Maria-Chapdelaine, dans le secteur de Racine-sur-le-Lac, des pertes de 3 pieds de plage ont pu être observées vendredi matin. Même chose dans la MRC du Domaine-du-Roy, à Saint-Félicien. Dans le secteur de Saint-Henri-de-Taillon, dans la MRC de Lac-Saint-Jean-Est, l'eau atteignait les cabanons situés en bordure du rivage.

Le porte-parole du mouvement déplore par ailleurs l'attitude de la multinationale qui affirme produire un aluminium vert, mais qui, au même moment, détruit les berges du lac.

« Hier aux nouvelles, ils se vantaient de produire de l’aluminium vert parce que c’est fait par l’hydroélectricité, mais pendant ce temps-là, ils détruisent mon environnement », a-t-il fait valoir.

Programme de stabilisation des berges

En 2017, le programme de stabilisation des berges a permis à Rio Tinto d'élever le niveau du lac jusqu'à 17 pieds pendant 12 jours au printemps, malgré les revendications des riverains qui exigeaient un maximum de 15,5 pieds.

« Après les érosions de 2013, ils ont été dans l’obligation de renouveler le programme de stabilisation des berges. Ils pensaient le renouveler automatiquement, mais ils ont été obligés d’aller au BAPE. Ça leur avait coûté 7.7 M$ de documentation à faire. Ils ne la trouvaient pas drôle. Mais pendant ce temps, les représentants des MRC et de Mashteuiatsh ont signé ladite entente malgré nos doléances. Et lorsqu’il y a des dommages, Rio Tino les répare, mais avec de la garnotte. Tout ce que je veux, c’est qu’ils n’élèvent pas le niveau plus que 15,5 pieds », a conclu Gérald O'Bomsawin.

De son côté, Rio Tinto soutient que ses experts travaillent en tout temps afin d'assurer la sécurité du public et que si des travaux sont nécessaires, ils seront ajoutés à la programmation et proposé aux riverains.

« Le niveau du Lac-Saint-Jean était à seulement 16,5 pieds et en conformité avec le décret gouvernemental. Rio Tinto a un Programme stabilisation des berges et avait d’ailleurs proposé des travaux dans le secteur Wilson en 2019, qui ont été refusés par les propriétaires. Le nouveau scénario de gestion a été développé à partir de nombreux échanges avec les usagers du lac Saint-Jean sur une période de deux ans. Il vise à mieux concilier les usages dans un esprit de compromis entre les besoins sociaux, environnementaux et économiques », a fait valoir la multinationale.

 

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