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Ghislain Gagnon écrit son rêve

Le 29 septembre 2010 — Modifié à 00 h 00 min le 29 septembre 2010
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Le 25 septembre, au moment d’entrer au Boréalium pour l’hommage au fondateur du zoo, Ghislain Gagnon, des dizaines de voiliers d’outardes survolaient le site. Malgré la pluie battante, c’est comme si ces chiens du ciel piaillaient pour saluer et remercier ce visionnaire de 80 ans pour les sourires de ces millions d’enfants qui ont foulé le sol de ce site touristique. Il lançait « La nature est mon université », un livre où il a généreusement rédigé ses mémoires.

Troisième d’une famille de 11 enfants, sa vie s’est déroulée au rythme de la nature et de l’amour des animaux qu’il a inculqué aux siens : « Je veux que les gens retiennent ce que je raconte de moi, du zoo et des autres. Je veux que les lecteurs revivent avec moi des expéditions et revoient la belle nature qui nous entoure », a expliqué M. Gagnon.

 

Pendant un an, plume en main, malgré sa santé désormais fragile, il s’est remémoré l’histoire de l’un des plus grands sites touristiques au Québec. C’est son ex-femme, Ghislaine Gagnon qui a révisé et corrigé le livre : « Elle est toujours ma grande complice et mon amie », a insisté M. Gagnon.

 

Ses enfants sont André, agronome à Alma, Danny, directeur de l'exploitation, développement et conservation au Zoo de Saint-Félicien et Sonia qui opère une compagnie de savons au lait de chèvre : « Le zoo, c’était notre maison quand nous étions enfants. Nous y avons été élevés », a témoigné Sonia Gagnon.

Une histoire de 50 ans

« Aujourd’hui, parmi tous ceux qui ont participé à la fondation du site qui a ouvert ses portes le 17 juillet 1960, alors qu’il y avait 160 animaux, il reste trois fondateurs : moi, Alex Tremblay et Maurice Lamontagne. Pendant 34 ans, j’ai travaillé au zoo. Dans 100 ans, je suis conscient que le site va connaître différents changements, mais ce serait toujours pour le mieux selon moi », a-t-il précisé. Évidemment, il a parfois été en désaccord avec certains changements qui ont été imposés : « C’est comme quand on a enlevé les animaux exotiques, je n’étais pas du tout d’accord, mais ces animaux vont revenir. On a d’ailleurs déjà les tigres et les macaques. C’est le conseil d’administration qui va décider au fil du temps. J’ai défini des concepts et mon fils Danny, qui travaille ici, poursuit ma mission et c’est très bien ainsi! », s’est exclamé M. Gagnon.

Trois vies enlevées

À chaque visite qu’il fait, il aime le zoo, et ce, malgré les souvenirs amers des trois vies pour la construction des sentiers de la nature où deux hommes se sont noyés et où un autre a péri lors de la reconstitution d’une montagne : « Je n’en parle pas dans mon livre, mais ces décès symbolisent le travail de toute une vie », a ajouté M. Gagnon.

Deux fois le Québec!

« Mon animal préféré? Bonne question! L’orignal bien sûr. J’aime beaucoup le dessiner et le peindre sur la pierre. J’aime aussi les grands échassiers. Mes œuvres, il m’en reste peu, car je les vendais toutes, je les garde et les aime », a-t-il précisé. « Si je suis conscient de la grandeur du zoo? Je commence à peine à m’en rendre compte. Avec la fête aujourd’hui, c’est un autre élément qui me fait réaliser. Si on calcule 250 000 visiteurs par année pendant 50 ans, c’est presque 13 millions de visiteurs. C’est deux fois la province. C’est une institution où j’ai beaucoup appris. J’ai passé de belles années et j’ai été heureux », a témoigné Ghislain Gagnon. « J’aimerais dire aux lecteurs qu’il est important de visiter, d’apprécier et d’encourager le Jardin zoologique. Une visite par année n’est pas de trop, c’est le secret de sa pérennité », a-t-il conclu. Sage conclusion

Quand il a pris la parole, le père du zoo, Ghislain Gagnon, a été chaudement ovationné par les dizaines de personnes qui étaient présentes au lancement. L’un d’entre eux, le maire Gilles Potvin, qui arrivait de Québec où il a causé marketing touristique pour la région, a insisté et apporté une sage et juste conclusion. « Il a cru en ses rêves, il a persévéré, il a dépassé ses limites. C’est un grand visionnaire. C’est un hommage important. On est envié par d’autres municipalités et c’est facile à comprendre. Le zoo, c’est un projet de 50 ans où on n’a à peu pas investi. Le secret? Le projet avait un cœur et c’est celui de Ghislain Gagnon », a lancé le maire Potvin.

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