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Il faut optimiser le réseau ferroviaire

Louis Potvin
Le 25 septembre 2020 — Modifié à 14 h 43 min le 25 septembre 2020
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

Pour assurer son développement économique, le Lac-Saint-Jean doit optimiser son réseau ferroviaire. C-Max Transport a élaboré un nouveau tracé afin d’accroitre la sécurité et améliorer la fluidité du transport par train.  

L’organisme a reçu une somme de près de 700 000 $ pour réaliser une étude de faisabilité, d’impact environnemental et d’analyse du modèle de gouvernance.

« On ne peut pas dévoiler pour l’instant les modifications du tracé actuel. Nous avons une conception préliminaire, mais nous devons avoir des études d’ingénierie plus poussées pour déterminer la faisabilité », explique le directeur, Claude Asselin.

Le chemin de fer qui passe au Lac-Saint-Jean est sous-utilisé et pourrait se retrouver en péril. Une des raisons est le problème d’intégration du réseau du CN et celui privé de Rio Tinto (Roberval-Saguenay) qui rend l’accès au port de Grande-Anse difficile.

« Il y a aussi des questions de sécurité et d’efficacité. Comme le train passe dans plusieurs municipalités et qu’à certains endroits les rails sont moins entretenus, les trains doivent ralentir, ce qui rend le transport moins efficace. »

Aussi, le manque de terminaux intermodaux est à considérer.

Éviter les municipalités

Le projet de nouveau tracé vise donc a tenté d’éviter de passer dans des municipalités ou bien d’aménager des étagements pour réduire les risques.

Bien que le réseau soit sous-utilisé, on prévoit une augmentation importante du trafic ferroviaire au cours des prochaines années, notamment avec le développement au nord et des projets comme métaux Blackrock.

Le nombre de wagons pour le tronçon Chambord-Chibougamau va passer de 15 000 à 95 000 en 2025, soit 6 fois plus. Pour ce qui est de la section entre Jonquière et Chambord, le trafic devrait atteindre 120 000 wagons par année, comparativement à 20 000 en 2015, selon les estimés disponibles dans un mémoire présenté au ministère des Transports par C-Max transport.

Claude Asselin est le directeur de C-MAX Transport, qui va réaliser une étude de faisabilité pour un nouveau tracé du chemin de fer au Lac-Saint-Jean. (Photo courtoisie Informe Affaires)

Entraves

L’augmentation du volume de transport pourrait engendrer plus d’entraves pour la circulation routière aux passages à niveau. Aussi, cette hausse amènerait un engorgement à la gare de triage de Chambord, qui déjà est confrontée au blocage fréquent de la route menant à Saint-André.  En plus des inconvénients, il y a un réel enjeu de sécurité.

« Et si le réseau n’est pas efficace, les clients vont se tourner vers le transport routier, ce qui va surcharger le réseau régional. »

Devenir propriétaire du réseau

C-Max Transport analyse la possibilité de créer un chemin de fer d’intérêt local régional (CFILR) qui deviendrait propriétaire du réseau ferroviaire. Cette formule de gestion permettrait d’enlever plusieurs contraintes rencontrées actuellement.

Pour ce faire, il faudrait que le CN accepte de céder une partie de son réseau et Rio Tinto de rendre plus accessible son réseau privé et d’en réduire les coûts d’utilisation.

Dans un mémoire déposé au gouvernement du Québec, C-MAX Transport demande : « Que le Ministère des Transports s’implique dans la conclusion d’une entente de transport intégrée pour la région du Saguenay Lac-Saint-Jean entre CFRS (Rio Tinto), le CN et Port de Saguenay pour offrir aux usagers provenant de la région, et plus particulièrement ceux du développement du Plan Nord, un service équitable pour tous les utilisateurs. Un seul tarif compétitif, une seule porte d’entrée. »

Subvention

Les deux paliers de gouvernements sont donc interpellés pour intervenir dans ce dossier complexe et aussi pour le financement des infrastructures.

Construire des portions de chemin de fer et des ponts coute extrêmement cher.

La gare de triage de Chambord représente un enjeu important puisque la route menant à Saint-André est souvent bloquée. (Photo Trium Médias – Louis Potvin)

« C’est certain qu’il y a beaucoup de pièces dans le casse-tête et il nous manque des morceaux. L’étude va nous permettre de voir plus clair », évoque Claude Asselin, directeur de C-Max Transport.

Il pense être en mesure de déposer un rapport complet au début 2021. Ce qui va permettre d’avoir une idée plus précise des coûts pour mettre en place un tel réseau ferroviaire.

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