Le groupe rock progressif Direction a lancé récemment son septième album AILE (L), un peu plus de dix ans après l’album VA (V,A) sorti en 2011. Les trois membres originaires de Roberval bouclent ainsi la boucle d’une œuvre octologique formant le mot R-O-B-E-R-V-A-L.

Leur premier album AIR (R) est sorti en 2002, puis EAU (O) en 2005, et le troisième Album 13 (B) en 2006, EST (E) en 2008, ÈRE (R) en 2009, un double album VA (V,A) en 2011, et AILE (L) cette année.

« C’est vrai que c’est l’album qui a pris le plus de temps à sortir. À travers tout ce temps, il y a eu la pandémie et puis le déménagement du studio. Mais je suis content du résultat », dit Marco Paradis, guitariste et pianiste et qui est aussi le parolier. Ses deux complices sont Serge Tremblay au chant, à la basse et aux claviers et Jean-Claude Tremblay à la batterie.

Marco Paradis et les autres membres du groupe sont particulièrement fiers de la qualité de l’enregistrement et du produit dans son ensemble. La musique de Direction séduit beaucoup en Europe, particulièrement en France, en Belgique, mais aussi en Angleterre et aux États-Unis.

Nul n’est prophète en son pays, dit l’adage, cela s’applique aussi à ce groupe québécois qui trouve écho davantage outre frontières. La musique pop est plus à la mode et peu de radio font encore jouer du rock progressif, mis à part quelques stations, souvent des radios communautaires.

« C’est beaucoup par le bouche-à-oreille qu’on nous découvre. On est à peu près le seul groupe qui fait du rock progressif en français. Notre style de musique nous aide à franchir les frontières et beaucoup de nos fans sont âgés dans la quarantaine et plus. Ils ont connu cette musique des années 70 et 80. Nous, notre musique se rapproche du classique et du jazz avec un son rock », poursuit Marco Paradis.

Album concept

Ce dernier album concept propose en trame de fond un voyage spatial commercial qui tourne mal.

Au décollage, tout se passe bien, les astronautes s’émerveillent à la vue de l’univers. Mais les touristes de l’espace vont déchanter lorsqu’ils apprendront que leur capsule n’est plus en mesure de les ramener sur Terre. Ils sont perdus à tout jamais, dans un trou noir.

« On parle beaucoup depuis quelques années de vols spatiaux commerciaux. On peut penser que ces vols vont aller en augmentant avec une industrie en essor. Et inévitablement, il arrivera un jour une catastrophe. C’est de là que l’inspiration pour cet album est née ».

Le groupe enregistre depuis des années dans son propre studio qui appartient d’ailleurs à Marco Paradis. C’est ce qui permet à Direction de prendre le temps nécessaire pour produire ses albums et en totale liberté.

Cap sur Paris

« À partir de notre troisième album, je dirais qu’on n’a pas à se soucier d’un cadre commercial. On n’a pas à se préoccuper non plus du temps qu’on passe en studio et ça permet d’expérimenter autant que l’on souhaite. Et je pense que ça donne de bien meilleures chansons, de meilleurs arrangements, un meilleur produit au final ».

Direction veut continuer à faire de la musique et à sortir d’autres albums.

La priorité pour l’instant, ce sont les répétitions car le groupe prévoit se produire à Paris dans un avenir proche.

« On a reçu plusieurs invitations de la France dans le passé, mais on voulait d’abord terminer nos albums. On avait aussi des demandes au Québec pour la Saint-Jean-Baptiste. On verra pour l’avenir. On aimerait bien donner des spectacles dans la région et chez nous à Roberval, qui sait. Mais ce n’est pas pour tout de suite encore », conclut Marco Paradis qui ne peut s’empêcher de revenir au Lac à peu près toutes les trois semaines.