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Les cabanes à patates frites prises d’assaut

Louis Potvin
Le 29 mai 2020 — Modifié à 14 h 48 min le 29 mai 2020
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

Les cabanes à patates frites prises d’assaut

Comme les premières fleurs qui renaissent au printemps, casse-croûtes et cabanes à patates frites réapparaissent eux aussi dans le paysage de nos villes et villages. Une tradition québécoise qui ne fait pas exception au Lac-Saint-Jean.

Et le territoire de la MRC Domaine-du-Roy est parsemé ici et là de ces petits bijoux de restauration rapide.

Avec la COVID-19 où le confinement pèse de plus en plus lourd, l’ouverture des casse-croutes estivaux est une véritable bouffée d’air frais pour bien des gens. À la différence que cette année, les terrasses sont fermées. Et les mesures sanitaires exceptionnelles sont de rigueur.

La Cantine Chambord, autrefois Le Petit kiosque, existe depuis près d’une cinquantaine d’années. La crémière et le casse-croute logent dans un même bâtiment, mais les deux sont séparés par une cloison avec des accès indépendants.

« Il a fallu vraiment réaménager le stationnement avec l’installation de blocs de ciment. Le deux mètres de distanciation est respecté par la plupart des gens. Sinon, on y va d’un avertissement et c’est suffisant », témoigne le patron André Doyle.

La Cantine Chambord, avec sa section crémerie à gauche et sa section cabane à patates à droite. Des cordons de sécurité ont été installés pour indiquer aux gens la distanciation de deux mètres obligatoires en temps de pandémie. (Photo courtoisie)

De l’inquiétude à l’enthousiasme

Il avoue avoir été un peu inquiet le jour de l’ouverture en raison de la pandémie, mais la réponse de la clientèle a vite fait de le rassurer.

« C’est très bien parti pour la saison. À voir les choses aller, ça pourrait être une saison aussi bonne sinon meilleure que la précédente. On a connu des journées jusqu’à près de 250 clients. Beaucoup de gens mangent dans leur auto. La poutine demeure un gros vendeur, tout comme les hot dogs vapeur et les frites ».

Casse-O

Le Casse-O, sur la route régionale qui traverse la municipalité de Saint-Prime, est une véritable institution. Une bonne partie de la clientèle locale passe d’abord sa commande par téléphone et va ensuite chercher son repas. Comme le petit commerce est en bordure de la route, nombreux sont aussi les automobilistes à s’y arrêter pour se restaurer. Avec le fromage Perron, entreprise primoise de renom, la poutine est très populaire.

« Lorsqu’on a rouvert le 22 avril, il faisait très froid. On a eu du monde, c’est pas croyable. On aurait dit que c’était la Saint-Jean-Baptiste », raconte la gérante Guylaine. Martel.

Le nouveau propriétaire depuis seulement quelques mois, Jean Bédard, est très encouragé par la réponse du public. Lui aussi avait quelques craintes avec la pandémie, mais il avoue que jusqu’à maintenant, c’est plutôt prometteur pour la saison en cours.

Le Casse-O à Saint-Prime fait lui aussi de bonnes affaires et la poutine avec son fromage Perron est toujours très en demande. (Photo Trium Médias – Louis Potvin)

De l’inquiétude vis- à-vis le tourisme

Fortement ancrés dans les us et coutumes des Québécois, les cabanes à patates frites sont de retour chaque été et ce n’est ni Dame nature ni une pandémie comme la COVID-19 qui vont mettre fin à cette grande tradition.

À Lac-Bouchette, la Cabane à PATates a rouvert ses portes le 1er mai. Une année bien différente de toutes les précédentes, coronavirus oblige, avec des mesures sanitaires extrêmes et des façons de faire nouvelles.

La Cabane à PATates à Lac-Bouchette démarre sa saison en trombe, mais les touristes seront-ils au rendez-vous cet été dans le contexte de la pandémie? (Photo courtoisie)

« Tous nos aliments sont manipulés par nos employés qui portent des gants. On nettoie constamment pour tout désinfecter. C’est la règle », dit Yves Rochefort, le gérant.

Plus que jamais, les clients optent pour des commandes par téléphone et vont chercher leur repas dans les minutes qui suivent.

« Pour un début de saison sous le signe de la pandémie, je n’ai pas à me plaindre. Ça va bien jusqu’à présent. Le flux d’achalandage est bon. C’est du côté du tourisme que ça m’inquiète un peu », admet-il.

Avec la fermeture de certaines régions alors que Lac-Bouchette est reconnu pour ses attraits touristiques, comme l’Ermitage Saint-Antoine, mais aussi pour sa villégiature, l’incertitude plane.

« Le tourisme représente une bonne partie de la clientèle traditionnelle. Il passe beaucoup de touristes à Lac-Bouchette, mais pour cet été, on ne sait pas encore ».

La poutine, les frites maison ainsi que leur spécialité la pizza maison sont les gros vendeurs.

Casse-croûte à La Doré

Le Casse-croûte du Nord (Chez Isabelle) à la Doré a dû lui aussi s’adapter aux nouvelles procédures en période de pandémie. (Photo courtoisie)

Le Casse-croûte du Nord à La Doré fait lui aussi de bonnes affaires.

« C’est quand même plus compliqué pour tout le personnel avec les nouvelles mesures sanitaires. Je suis le seul resto ouvert pour le moment dans le village et c’est la folie furieuse. Si je pouvais avoir deux autres employés, ce serait l’idéal, mais la main-d’œuvre se fait rare », dit la propriétaire depuis 11 ans, Isabelle Dallaire.

Elle n’a jamais vu autant de commandes alors que le téléphone ne dérougit pas. Il n’est pas rare de voir une file devant le casse-croûte, avec un espace d’au moins deux mètres entre chaque client. La Poutine, le spécial hamburger ISA, le spécial hot dog et les chips maison sont très populaires.

Elle aussi s’interroge au sujet des touristes qui empruntent habituellement la route entre Saint-Félicien et Chibougamau. Elle souhaite un déconfinement des régions et espère que les touristes québécois seront au rendez-vous.

« En tout cas, mon début de saison est aussi fort que l’an dernier ».

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