Les pères capucins de l’Ermitage Saint-Antoine sont très occupés depuis les débuts de la pandémie du coronavirus. Le nombre d’appels pour verbaliser a passablement augmenté.

« Les gens ont besoin de parler, ils ont besoin de verbaliser, car ils ont des craintes et se sentent isolés en cette période trouble. C’est notre rôle de les supporter et les réconforter dans les circonstances », mentionne le père France Salesse.

Le nombre d’appels peut varier entre dix et 20 par jours. Et le temps passé au téléphone peut être assez long. De plus, les cinq capucins ont pris l’initiative d’effectuer une dizaine de téléphones par jour auprès de pèlerins qu’ils connaissent.

« Le pape François nous a demandé de poursuivre notre rôle de pasteur. Comme nous n’avons plus de pèlerins qui viennent nous visiter, alors nous contactons ceux qui vivent seuls pour parler avec eux. Ça leur fait un bien énorme. »

Santé mentale

Le père Salesse a été à même de constater que le confinement commence à peser lourd chez les personnes.

« Nous avons eu une augmentation du nombre d’appels de personnes qui ont une santé mentale un peu plus fragile. On sent la détresse liée au confinement. Nous les accompagnons et surtout nous les écoutons. »

Le père indique que les appels ne proviennent pas que de personnes âgées.

« Nous parlons à des gens de tous les âges. La solitude, ça touche tout le monde et surtout, on sent que les gens retrouvent le sens de l’humanité, l’intériorité et de la spiritualité afin de mieux composer avec ce qui nous arrive. »

Communauté endeuillée

La communauté est endeuillée, car le père Raymond Tremblay qui a vécu pendant 30 ans à l’Ermitage est décédé de la COVID-19 à Montréal il y a quelques jours.

Cet homme éminemment sympathique et affable a marqué la population du secteur Lac-Bouchette.

« Nous avons reçu énormément de messages et de téléphones pour nous offrir les condoléances et savoir ce qui s’était passé. »

Le père qui avait 99 ans souffrait de la maladie d’Alzheimer depuis quelque temps.