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Marie-Reine Godin fête ses 101 ans

Le 22 mars 2019 — Modifié à 14 h 00 min le 22 mars 2019
Par Denis Hudon

Marie-Reine Godin, qui demeure depuis près de deux ans au Foyer de la Paix à Saint-Félicien, a fêté son 101e anniversaire le 16 mars dernier. Elle sera entourée pour l’occasion de ses enfants, de quelques petits-enfants et de proches. Une fête plus intime que l’an dernier, il va de soi, alors qu’elle célébrait son centenaire.

Atteinte de surdité partielle, elle déteste mettre son appareil auditif et même pour l’entrevue, elle ne l’a pas porté et pourtant, elle comprenait tout. Il suffisait de lui parler un peu plus fort.

Née le 16 mars 1918 à Saint-Méthode, issue d’une famille de dix enfants, dont trois sont toujours vivants, Marie-Reine Godin respire la joie de vivre. Son sourire est charismatique et communicatif.

Si sa mémoire des événements plus récents fait quelquefois défaut, il en est tout autrement pour ses nombreux souvenirs à partir de sa plus tendre enfance. Les bons comme les moins bons souvenirs se chevauchent et parfois avec de menus détails.

Lors de notre passage, la centenaire avait de la visite, celle de son « jeune » fils de 80 ans, Carmel Bédard, qui était accompagné de sa conjointe Annette Gagnon. Sa belle-fille Antoinette Ouellet est venue les rejoindre quelques minutes plus tard.

Carmel Bédard passe tous les jours voir sa mère Marie-Reine, souvent accompagné de sa conjointe.

Marie-Reine Godin a eu cinq enfants d’un premier mariage avec Armand Bédard, décédé à l’âge de seulement 37 ans, d’une tuberculose. Beaucoup plus tard, elle s’est remariée avec Pierre Paquet, lui aussi aujourd’hui décédé. Un enfant est né de cette union. Quatre de ses enfants sont toujours vivants.

Cinquième génération

La plus que centenaire compte aussi 13 petits-enfants, 18 arrière-petits-enfants et 9 arrière-arrière-petits-enfants.

« Je ne les reconnais pas tous, mais plusieurs », dit-elle avec un sourire.

Fait assez exceptionnel, Mme Marie-Reine Godin est restée seule dans sa maison jusqu’à l’âge de 99 ans. Elle loge au Centre d’hébergement et de soins longue durée (CHSLD) depuis août 2017.

« Je me faisais à manger encore », lance-t-elle avec une certaine fierté dans les yeux. Puis, elle s’est blessée et a été hospitalisée un certain temps avant de rejoindre sa résidence pour personnes âgées.

Dans sa journée, elle aime bien regarder la télé, les nouvelles particulièrement, mais aussi quelques émissions. Elle a longtemps été une assidue de l’émission américaine Top Models et aimait faire des mots croisés. Avec une vue affaiblie, elle n’en fait plus et ne lit plus.

Marie-Reine Godin dans son logement du Foyer de la Paix à Saint-Félicien. Elle est entourée ici de ses belles-filles Antoinette Ouellet et Annette Gagnon et de son fils de 80 ans Carmel Bédard. (Photo Trium Médias – Denis Hudon)

Une vie pas toujours facile, mais heureuse

Marie-Reine Godin en a vécu des choses en un siècle de vie. Après le décès de son mari, emporté par la maladie à l’âge de 37 ans, elle est restée veuve pendant presque huit ans. Elle a dû se débrouiller sur sa terre pour faire vivre sa famille de cinq enfants.

Déjà dans ses années de jeune fille, elle était servante et aidait les jeunes mamans à se relever en s’occupant des enfants.

Quand elle s’est retrouvée veuve, elle a dû continuer à élever ses enfants tout en s’occupant de la terre.

« À la ferme, je me levais à 5h du matin pour aller traire les vaches et je faisais toutes les autres tâches tout en m’occupant des enfants jusqu’au coucher vers 8h le soir. C’étaient des grosses journées, mais on ne voyait pas le temps passer. »

Elle a aussi pris des pensionnaires pendant un bout de temps, des enseignantes.

« Dans les années 1930-1932, je gagnais 6 $ par mois, c’est moins que le salaire minimum de l’heure aujourd’hui. »

Dans ses meilleurs souvenirs, ce sont très souvent les réveillons de Noël qui lui reviennent. La maison était remplie de monde.

Ce sont aussi les années où le couple avait un chalet près de la rivière à l’Ours, à Saint-Prime.

« On demeurait à quelques minutes du chalet. Mon mari se rendait souvent au chalet en bicycle. C’étaient vraiment des beaux moments, dans le bois, près de l’eau. »

Elle n’aimait pas l’école

Pour ce qui est de ses années à la petite école, Marie-Reine Godin se souvient qu’elle n’a jamais vraiment aimé. « J’avais pourtant de bonnes notes, j’étais assez bonne, mais on aurait dit que ce n’était pas fait pour moi », dit-elle.

Et comme le racontent souvent les aînés, oui dans bien des familles, il fallait faire un kilomètre à pied et parfois plus pour se rendre à l’école.

Sa santé est encore bonne à 101 ans. Elle n’a jamais fumé, ne boit pas, ne fait pas de pression, pas de diabète et prend rarement des médicaments.

« Des fois, je prends des Tylenol, ça m’aide parfois à dormir. »

Son chapelet n’est jamais loin et récite encore trois à quatre prières par jour. Elle pense rarement à la mort, en tout cas cela ne l’angoisse pas vraiment. « Je laisse ça au Bon Dieu, c’est lui qui décidera quand ce sera le temps que je quitte ce monde », lance-t-elle avec son sourire.

Elle est aussi une joueuse de cartes, la poule et la patience. Sa belle-fille Annette Gagnon lance au passage que sa belle-mère triche parfois. Ce à quoi répond immédiatement Marie-Reine Godin, « c’est vrai, mais pas tout le temps. »

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