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Marjorie Pedneault plus déterminée que jamais

Louis Potvin
Le 05 juin 2020 — Modifié à 11 h 03 min le 05 juin 2020
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

Marjorie Pedneault est de retour à la maison après avoir suivi ses premiers traitements expérimentaux pour traiter un cancer du sein, inopérable, dans une clinique en Californie. Difficile épreuve que vit cette mère robervaloise de deux jeunes enfants à qui s’est ajoutée l’obligation de se mettre en quarantaine, en raison de la pandémie de la COVID-19.

« La première semaine de 14 jours de quarantaine sans pouvoir voir mes enfants a été très pénible. C’est la première fois que je me séparais d’eux. J’ai beaucoup pleuré, mais je me suis ressaisie. Après tout, ces traitements et tous les autres sont mon espoir de les voir grandir le plus longtemps possible », dit-elle au moment où elle se reposait, seule, au chalet familial, près de Saint-Félicien.

Marjorie a effectué une visite éclair d’à peine 24 heures pour passer une série d’examens avant de suivre un traitement expérimental d’immunothérapie dans une étude clinique de San Francisco.

Rappelons que Marjorie Pedneault a reçu un premier diagnostic de cancer du sein, stade 3, en octobre 2018. Elle était alors enceinte de 33 semaines de son deuxième enfant. Elle reçoit alors ses premiers traitements et en décembre 2019, les médecins lui annoncent une première récidive et en avril dernier une deuxième récidive de son cancer, devenu stade 4.

Traitements en Europe

À son chalet, Marjorie Pedneault a fait du jogging autour de son terrain pour reprendre de l’énergie et y a aménagé aussi un bac à légumes.

« C’est important de bouger si je veux reprendre des forces. La chimio et mes autres traitements mangent beaucoup de mon énergie et reviennent souvent. J’ai beaucoup lu aussi pendant ma quarantaine et j’ai écrit à mes enfants. Ça passe vite, finalement. J’étais plus zen aussi en étant isolée du reste du monde », avoue-t-elle.

Marjorie Pedneault profite ici de quelques minutes afin de conserver un souvenir de son passage à San Francisco. (Photo courtoisie)

La Robervaloise regarde la possibilité d’ajouter un autre traitement expérimental, en parallèle à ceux qu’elle reçoit déjà ici au pays et aux États-Unis. Elle lorgne du côté du Danemark ou de la Hongrie pour des traitements d’électrochimiothérapie qui semblent donner de bons résultats pour stopper l’évolution de cancers. Pour le moment, aucune décision n’a été prise, mais elle étudie sérieusement cette possibilité.

La Robervaloise fonce contre vents et marées

Pour quelqu’un dont le système immunitaire est affaibli par la maladie et les traitements médicaux, comme c’est le cas pour Marjorie Pedneault, le passage obligé récemment dans les aéroports en temps de pandémie a été un stress supplémentaire.

Surtout quand on sait que la Rovervaloise devra retourner aux huit semaines à San Francisco, pour un certain temps du moins, afin d’y poursuivre son traitement expérimental.

Pour ce premier voyage médical à San Francisco, Marjorie Pedneault a dû prendre l’avion à partir de Burlington, voulant ainsi éviter la zone chaude de Montréal. Son frère Nicolas qui l’aide énormément l’a accompagnée pour ce long déplacement.

« Si ce traitement était disponible au Canada, c’est certain que je n’irais pas prendre le risque de traverser la frontière avec la situation du COVID-19 aux États-Unis. J’ai dû faire preuve d’une extrême prudence pour éviter d’attraper le virus là-bas ».

Elle a dû aussi faire une escale à l’aéroport de Chicago.

À son retour d’un premier traitement expérimental à San Francisco, Marjorie Pedneault doit continuer à se donner deux injections, chaque semaine.(Photo courtoisie)

« J’essaie de rester en vie »

« J’ai trouvé que la distanciation sociale laissait parfois à désirer. Pour m’assurer que les gens tiennent leur distance, j’avais sous mon veston un T-Shirt sur lequel j’avais imprimé le logo du ruban rose du cancer et avec une phrase en français et en anglais où il était écrit<@Ri>J’essaie de rester en vie.<@$p> Les gens me dévisageaient et ont compris ».

Outre l’avion, il a bien fallu qu’elle prenne aussi des taxis pour se rendre à la clinique.

Qui plus est, dans l’avion, c’étaient des rangées de trois sièges, elle a dû se protéger du mieux en se plaçant côté hublot, son frère à côté et un autre passager.

Marjorie Pedneault reconnaît toutefois qu’à San Francisco, tout le monde porte le masque de protection. Depuis son retour d’un séjour d’à peine 24h à San Francisco, elle doit poursuivre chez elle le traitement avec deux injections à la fois, toutes les semaines.

Sans compter qu’elle doit en même temps poursuivre ses traitements de chimio et d’immunothérapie non plus à l’hôpital de Roberval, mais à Alma.

Des dons salvateurs

On comprendra qu’avec tous ces traitements, médicaments, hébergement et transports, dont les coûts ne sont pas couverts par l’Assurance-maladie, les dons du public lui sont d’une aide capitale.

Elle n’en revient tout simplement pas de la générosité de la population. Avec un objectif de départ d’environ 50 000 $, le montant recueilli en date de la semaine dernière dépassait les 240 000 $. Et même ce montant ne sera pas de trop, d’où l’importance de continuer à faire des dons.

 

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