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Michèle Claveau Madame bénévolat

Louis Potvin
Le 13 novembre 2020 — Modifié à 13 h 49 min le 13 novembre 2020
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

Michèle Claveau est infatigable. Après 25 ans de bénévolat à temps plein, elle est toujours galvanisée par l’aide qu’elle apporte aux plus démunis de Roberval.

« Ça me donne tellement de l’énergie! Je vais continuer tant que je serai en forme. Mon contact avec ces gens m’apporte trop pour que j’arrête », lance, le regard pétillant, la femme de 80 ans.

Qui ne connait pas Michèle Claveau à Roberval et dans les environs?  Après avoir fait carrière dans l’enseignement, elle a plongé à deux pieds joints dans le bénévolat. Et depuis, elle est accro. Michèle Claveau porte à bout de bras des causes qui lui tiennent à cœur afin de soutenir les plus démunis de la localité.

« J’ai appris beaucoup à les côtoyer. Ma grande force, c’est mon écoute et de ne pas juger ces personnes. Nous avons beaucoup à apprendre d’elles. Elles ont une grande force malgré les difficultés qu’elles rencontrent. »

Depuis 25 ans, Michèle Claveau s’occupe de la Saint-Vincent-de-Paul.

Michèle Claveau était fière de recevoir la médaille de l’Assemblée nationale des mains de Philippe Couillard.(Photo Trium Médias – Louis Potvin)

« Donald Tremblay m’a approchée et comme mes enfants n’étaient plus à la maison et que mon mari était décédé, je me suis dit que j’étais mieux de m’occuper que de me bercer à la maison.  Ça n’a jamais arrêté depuis. C’est un emploi à plein temps. »

Trois organismes

Comme si Michèle Claveau n’en avait pas assez à s’occuper de la Saint-Vincent-de-Paul, elle a fait partie des pionniers qui ont mis sur pied le Jardin des Ursulines il y a 15 ans et l’atelier du jouet il y a 12 ans.

Deux autres implications qui suscitent la fierté.

« Quand je vois ce qu’est devenu le Jardin des ursulines, ça me réjouit et ça me comble!  Nous avons doté Roberval d’un endroit magnifique et fréquenté par la population et les touristes. »

L’atelier du jouet la réconforte également. Avec l’aide de nombreux bénévoles, des jouets sont nettoyés et rafistolés pour être remis aux enfants moins fortunés.

« Ce qui me brise le cœur, c’est que cette année, on ne pourra pas faire notre belle fête de Noël alors que nous recevions une quarantaine de familles de Roberval et des alentours avec un repas et un beau dépouillement de cadeaux. On va faire différent en allant livrer les cadeaux cette année. »

Transmettre la passion

Michèle Claveau ne travaille pas seule et s’assure d’impliquer beaucoup de gens et de leur donner la piqure du bénévolat.

« Je suis une femme d’équipe! Pour le Noël de tout le monde, il y a plus de 100 bénévoles qui travaillent à préparer les paniers de Noël et à faire les livraisons. Et les gens me remercient toujours de leur avoir permis de vivre une expérience aussi enrichissante. Ils me disent : merci de m’avoir fait vivre ça. Et ils reviennent l’année suivante. »

Et signe de l’importance de son implication, Michèle Claveau a obtenu la médaille de l’Assemblée nationale et du lieutenant-gouverneur.

Michèle Claveau peut répondre au téléphone à toute heure du jour et porter une oreille attentive auprès de personnes vulnérables. (Photo Trium Médias – Louis Potvin)

« Je suis comme une travailleuse sociale »

Michèle Claveau se sent comme une travailleuse sociale auprès des personnes démunies. Elle peut répondre à des appels à toute heure du jour.

Pour plusieurs, je suis devenue une confidente, je les écoute même si des fois je sais qu’elles sont en boisson. Je suis comme une travailleuse sociale. Comme je connais leur histoire, je peux leur donner des conseils et les aider, car il y a un climat de confiance. »

Évidemment, quand la problématique dépasse ses compétences, elle réfère la personne à un organisme communautaire ou au CLSC.

Le téléphone de cette grande bénévole ne dérougit pas.

« Il y a des gens qui m’appellent parce qu’ils ont des denrées à donner. Je me déplace et vais les chercher et souvent je prépare des portions que je vais donner aux gens. Avec la pandémie, j’ai plus d’appels de personnes qui ont perdu leur emploi et qui ont besoin d’un petit coup de main pour joindre les deux bouts. »

Manque d’argent

Justement la pandémie fait craindre le pire à Michèle Claveau. Elle redoute de ne pas avoir les fonds nécessaires pour opérer la Saint-Vincent-de-Paul en 2021 et aussi de récolter suffisamment d’argent pour offrir des bons d’achat aux démunis pour Noël.

« Comme on ne peut pas faire la guignolée cette année, ce sont des grosses pertes de revenus en argent, mais aussi en denrées. Je crains d’être obligée de fermer la Saint-Vincent, ça serait une catastrophe! »

Connaissant la ténacité de Michèle Claveau, elle va frapper à toutes les portes possibles pour trouver de l’argent.

Elle a d’ailleurs commencé pour les paniers de Noël qui vont prendre une autre forme cette année.

« L’an passé, on a livré 287 paniers. Cette année, on ne peut pas en faire. On va offrir des bons d’achat de 150 $, 125 $ et 100 $ à dépenser dans les épiceries. J’ai besoin de ramasser 50 000 $ en un mois et pour l’instant, on a environ 15 000 $. Il faut vraiment que la population et les commerces soient généreux.

Une campagne est actuellement en cours sur les médias sociaux. De plus, une activité aura lieu à la Plaza Roberval le 12 décembre pour recueillir de l’argent. Également, on tente de tenir un barrage routier le 3 décembre pour remplacer la guignolée.

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