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Pangea: deux producteurs mettent fin à leur partenariat

Yohann Harvey Simard
Le 10 juin 2021 — Modifié à 23 h 03 min le 10 juin 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Deux producteurs du Lac-Saint-Jean ont récemment mis fin à leur partenariat avec le fonds d’investissement Pangea, qui a pour but d’acheter des terres, de créer coentreprises agricoles et de partager les équipements.

C’est notamment le cas du producteur laitier de Normandin, Jacquelin Drapeau. Il assure toutefois qu’il n’y a pas eu de mésentente et que le départ s’est fait en bon terme. La collaboration a selon lui toujours été au cœur des discussions avec l’entreprise.

« Ça a très bien été avec ceux. J’ai fait mon expérience. Parfois, la mission d’une entreprise peut changer. C’est mon cas. C’est pourquoi on a décidé de mettre fin à ce partenariat. Ça m’a permis de voir l’agriculture à plus grande échelle », explique le propriétaire de la Ferme du Ruisseau Clair.

« On voulait passer à autre chose », s’est pour sa part contentée de dire Karine Turgeon de la Ferme ALY Blackburn de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, qui a aussi récemment mis fin à son partenariat. Elle n’a pas voulu ajouter de détails à ce sujet.

Un modèle contesté

Rappelons que le modèle d’affaires Pangea, fondé par Serge Fortin et Charles Sirois avait fait couler beaucoup d’encre dans la région et à travers le Québec dès sa mise en place en 2012. L’Union des producteurs agricoles (UPA) avait notamment accusé le fonds d’investissement de faire grimper le prix à l’hectare, empêchant ainsi la relève de se procurer des terres.

Ici, dans la région, Pangea avait acquis des terres achetées par la Banque Nationale après que l’institution financière ait subi de sévères critiques pour sa façon de faire.

La Ferme du Bal, située à l’Ascension-de-Notre-Seigneur, est actuellement la seule de la région qui est toujours partenaire avec le fonds d’investissement Pangea.

Nous avons tenté de joindre Pangea, mais sans succès.

Mario Théberge peu surpris

Selon le président de l’UPA du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Mario Théberge, ces départs confirment que le modèle proposé par Pangea n’est pas viable.

« Je ne suis pas surpris. Ils nous demandent de faire des miracles, malgré la réalité de notre région. Ils demandent aux producteurs de produire et de produire. Eux ils sont là pour faire de l’argent. Les deux ont fini par se tanner », croit-il.

Il ajoute que le dirigeant de Pangea ne connaît pas les réalités des producteurs agricoles. Il estime que celui-ci leur met de la pression afin d’augmenter le rendement et la production.

« Celui qui est à la tête de ça, c’est un homme d’affaires. Il brasse des chiffres. Il ne se salit pas les mains. Ce n’est pas lui qui est couché sous la batteuse le soir, la nuit quand elle est brisée. »

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