Présidente de la Commission sur l’évolution des soins de fin de vie : « C’est vraiment un privilège qui m’a été accordé » – Nancy Guillemette

Serge Tremblay
Présidente de la Commission sur l’évolution des soins de fin de vie : « C’est vraiment un privilège qui m’a été accordé » – Nancy Guillemette
La députée de Roberval, Nancy Guillemette, considère avoir été privilégiée de présider la délicate Commission spéciale sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie. (Photo : Courtoisie)

La députée de Roberval, Nancy Guillemette, présidait la Commision spéciale sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie, dont le rapport a été déposé la semaine dernière. Une expérience aussi satisfaisante que confrontante.

La principale recommandation du rapport était attendue : la Commission recommande d’élargir l’encadrement de l’aide médicale à mourir afin qu’une personne puisse en faire la demande de façon anticipée à la suite d’un diagnostic de maladie grave ou menant à l’inaptitude.

« C’est vraiment un privilège qui m’a été accordé que de présider cette Commission. Il s’agissait d’un sujet très sensible, où nous nous sommes engagés sans à priori. Les résultats de la Commission auraient pu être tout autres. Nous en sommes arrivés à des recommandations unanimes après avoir entendu de nombreux témoignages d’experts et de la population », précise Nancy Guillemette.

La Commission spéciale a en effet reçu 75 mémoires, entendu près de 80 témoignages et tenu plus de 200 heures de discussions. Un processus qui a d’ailleurs été réalisé de façon non partisane.

« C’est ce qui était intéressant. Le sujet le commandait, mais la notion de commission transpartisane nous a réunis autour d’un même objectif, sans que l’on ait à en répondre à nos formations politiques respectives. C’est un aspect qui ne revient pas souvent en politique, mais qui permet d’aborder un sujet avec doigté. C’est aussi une occasion de connaître les collègues des banquettes d’en face sous un autre jour. »

Les audiences de la Commission ont d’ailleurs été le théâtre d’échanges poignants avec des personnes venues témoigner de leur réalité ou de celles de proches dont la volonté est de pouvoir partir dans la dignité.

« C’est un sujet qui était attendu de la population, mais très confrontant sur le plan individuel face à nos valeurs. Que je le veuille ou non, cela m’a portée à réfléchir à ma propre fin de vie et à celle de mes proches. »

Recommandations

En tout, le rapport de la Commission émet 11 recommandations, dont la plupart s’articulent autour de la nouvelle notion de demande anticipée. On vient préciser de quelle façon un tiers de confiance pourra, le moment venu, demander au nom de la personne dont l’état de santé s’est détérioré que l’aide médicale à mourir soit administrée.

Cette demande devra toutefois faire l’objet d’une analyse de la part du corps médical afin de s’assurer que les critères sont bien remplis.

« Le rapport a été remis au ministre de la Santé, Christian Dubé, afin qu’il puisse l’analyser avec son équipe. Il faut un projet de loi pour que nos recommandations puissent être mises en application. Pour nous, comme c’est un rapport unanime de tous les membres, il est clair que l’on souhaite qu’un projet de loi soit déposé dans les meilleurs délais. »

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