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Quand la relève prend le champ

Le 07 juillet 2015 — Modifié à 00 h 00 min le 07 juillet 2015
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AGRICULTURE.Depuis 12 ans, Olivier Milot travaille sur la Ferme Taillon et fils. Même chose pour les frères Olivier et Samuel Deslisle, qui ont grandi à travers les champs et la machinerie agricole sur les terres de leurs parents. Aujourd'hui, ces trois jeunes dans le début de la vingtaine s'apprêtent à reprendre le flambeau de chacune des entreprises.

« Actuellement, on fait nos études à Alma, en même temps que nous travaillons sur la ferme de notre mère. Notre père a également sa ferme, alors notre objectif est d'un jour prendre la relève de chacune des entreprises. Ainsi, ma mère sera heureuse d'avoir encore des soupers en famille », mentionne Samuel Delisle.

Qu'est-ce qui porte des jeunes à choisir l'agriculture comme carrière? Alors que la grande majorité des jeunes adultes réclament du 8 à 5, et des conditions avantageuses, ceux-ci rêve de grands espaces, de tâches diversifiées et de développement : « Nous avons toujours entendu parler nos parents. Nous avons la chance de reprendre les rênes d'entreprises qui nous permettent de faire une multitude de choses. Il y a le travail aux champs et le travail avec les animaux », mentionne Olivier Delisle.

Des investissements attractifs

Le fait que les propriétaires réalisent actuellement des investissements importants dans leur entreprise est une motivation de plus pour la relève : « En plus de bonifier l'entreprise, nous savons que cela nous sera utile un jour. À l'âge que nous avons, nous pouvons aujourd'hui prendre part aux discussions afin d'apporter notre point de vue. C'est motivant de savoir qu'au moment où l'entreprise nous sera transférée, nous aurons déjà mis un peu du nôtre », souligne Samuel.

Les fermes sont des entreprises extrêmement dures à racheter. Il s'agit d'infrastructure avoisinant les millions de dollars. Olivier Milot ne vient pas du monde agricole. En travaillant à la Ferme Taillon et fils, il s'est découvert une véritable passion : « On voit souvent de plus grosses entreprises qui achètent de plus petites. Dans mon cas, je pars avec rien et je plonge dans cet univers. Ça reste tout de même épeurant. Par contre, le monde devra continuer de manger alors cela me laisse envisager de l'avenir », souligne Olivier Milot.

Dans les prochaines années, plusieurs producteurs arriveront à un tournant, car ils n'ont pas de relève ciblée. En robotisant les entreprises et en utilisant de nouvelles technologies, il est possible de susciter l'intérêt de la relève : « J'ai eu la chance de tomber sur une entreprise dynamique. Je ne sais pas si j'aurais accepté de bâtir ma propre entreprise. Ce qui est certain c'est que si les producteurs restent à la page et réalisent de bons investissements, ils attireront la relève », ajoute M. Milot.

À la Ferme Taillon, aucun lien, à l'exception de l'amour de la terre, n'unit Christian Taillon et Olivier Milot : « De notre côté, il n'a jamais été question de laisser notre entreprise se détériorer. Je suis heureux d'avoir ce jeune à mes côtés. Je ne sais pas comment font les entreprises sans relève pour suivre. Ils sont nés avec la technologie au bout des doigts. Quand ils sont passionnés, ils nous arrivent avec des idées de développement. Je pense qu'il faudra un jour songer à des solutions afin d'avantager les transferts d'entreprises à la relève non parente. Nos décideurs devront favoriser ce type de transfert, car il y en aura de plus en plus », conclut Christian Taillon.

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