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Serres Toundra élément de fierté

Louis Potvin
Le 21 février 2020 — Modifié à 14 h 17 min le 21 février 2020
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

Serres Toundra élément de fierté

Le président des Serres Toundra, Éric Dubé, aimerait que l’entreprise devienne une fierté pour les Félicinois. Une volonté partagée par le maire Luc Gibbons.

« Que la majorité des concombres vendus au Québec provienne d’ici devrait être une fierté comme pour le bleuet. Nous sommes des précurseurs et un moteur économique », lance-t-il.

Par contre, Éric Dubé sent que les perceptions sont en train de changer envers l’entreprise. Après avoir essuyé des critiques lors de sa création, les Serres Toundra ont décidé d’être plus discrètes et de s’assurer de répondre à la demande pour ses concombres et de travailler sur la 2e phase à l’abri des projecteurs.

« Les gens ne le savent pas, mais ce sont environ 250 entreprises que nous embauchons sur une base ponctuelle pour réaliser des travaux ici. Pour la construction, environ 15 M$ seront donnés en contrats à des entreprises d’ici, ce n’est pas rien. »

Travailleurs

Éric Dubé aimerait bien que des personnes du secteur donnent leur nom pour pourvoir les 75 postes qui seront créés aux serres pour la 2e phase, mais le manque de main-d’œuvre semble le résigner à se tourner vers des Guatémaltèques.

« Pourtant nous offrons de bonnes conditions de travail et salariales entre 15,62$ et 22,93$ de l’heure, mais on ne peut pas les forcer à venir travailler ici. Pour les travailleurs étrangers, il est important de spécifier que nous ne recevons pas de subventions, que ça représente plutôt des frais de quelques milliers de dollars par personne. Il faut les loger et les transporter, etc. »

Les travailleurs sont maintenant embauchés pour une période de 2 ans avec des possibilités de retour dans leur pays pour des vacances. Le taux de rétention est de 96%.

La 2e phase sera composée d’une serre de 8,5 hectares pouvant produire 50 millions de concombres annuellement.

Relish

Les Serres Toundra ont signé une entente avec Canada Sauce pour la fabrication d’une relish. Une machine a été achetée pour découper en dé des concombres déclassés.

« C’est une valorisation de concombres qui sont très bons, mais qu’on ne peut pas vendre parce qu’ils sont déformés. Ça représente moins de 1% de notre production, mais on est très heureux de ce partenariat qui pourrait mener à d’autres. »

Maire fier

Le maire Luc Gibbons se réjouit de cet investissement qui représente des retombées économiques importantes. Les revenus de taxation vont dépasser les 300 000 $ par année.  « Au-delà de la taxation, ce sont les retombées que génèrera la construction et les emplois créés quand elle sera en opération. Il faut être fier d’avoir une entreprise comme celle-là chez nous et j’invite les gens à donner leur nom pour y travailler. »

Rappelons que la Ville a investi 7,5 M$, dont 5,6 M$ subventionné par les gouvernements, pour les infrastructures d’accueil des serres.

D’ailleurs, depuis quelques semaines, l’entreprise utilise l’eau chaude provenant de l’usine de pâte de Résolu. Un procédé qui devrait permettre d’abaisser les coûts de production.

Environ 3 000 pieux ont été plantés afin d’accueillir la nouvelle serre.<@CP> (Photo Trium Médias – Louis Potvin)

Plus de 100 millions de concombres par année

Les Serres Toundra ont annoncé officiellement la réalisation de la 2e phase qui permettra de produire plus de 50 millions de concombres annuellement. Un investissement de 40 M$.

« Même si on se préparait, nous voulions avant de l’annoncer stabiliser nos opérations, principalement au niveau de la main-d’œuvre. Comme c’est fait, on est en mesure de se lancer dans le projet qui va nous permettre de produire au total 100 millions de concombres par année et ainsi combler environ 80% du marché québécois », déclare le président, Éric Dubé.

Pour que la 2e phase de 8,5 hectares se réalise, l’entreprise devait s’assurer d’avoir la capacité énergétique pour le faire, soit pour l’électricité et le gaz naturel.

« Pour le gaz naturel, on peut combler le manque avec du propane si nécessaire. »

Par ailleurs, une pouponnière de 2 hectares sera construite afin de développer les petits plans nécessaires pour la production. Ainsi, l’entreprise n’aura plus à s’approvisionner en Ontario.

« On va réaliser des économies. Surtout, ça va réduire les risques d’intrusion de maladies et de virus. »

Les normes sont tellement sévères qu’il a été impossible d’entrer dans les installations pour prendre des photos.

Robotisation

Une partie de l’investissement a été injecté dans la salle d’emballage qui est maintenant entièrement robotisée. Une technologie presque unique au monde qu’il est impossible de voir pour persévérer le secret industriel.

Aussi, des bureaux ont été aménagés afin que l’administration ne soit plus située dans des roulottes de chantier.

Pour la 2e phase, une nouvelle technologie plus productive sera utilisée. C’est la même compagnie néerlandaise qui fournit les structures des serres et équipements intérieurs.

Une partie des travaux est déjà réalisée alors que des milliers de pieux d’implantation ont été fixés au sol.

Au cours des prochaines semaines, les serres seront érigées. On prévoit que les premiers concombres seront prêts en septembre.

Ce sont 2 000 camions qui viendront se charger par année pour distribuer les concombres à travers le Québec. (Photo Trium Médias – Louis Potvin)

Productivité

Éric Dubé mentionne que des efforts constants sont déployés pour assurer la rentabilité de l’entreprise, car la marge est mince entre faire de l’argent ou en perdre dans ce domaine.

« Nous sommes dans un monde de cennes. La moindre variation sur les coûts de production a une incidence directe. Il faut être très performant! »

Le temps de croissance est donc ultra rapide. Il faut 36 heures pour mener à maturité les mini concombres et 8 jours pour les concombres anglais.

L’entreprise dispose déjà de contrat avec Sobeys et Subway. Elle vend aussi une variété nommée nordique à Loblaws.

 

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