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Tourisme : Une industrie rassurée

Janick Émond
Le 07 août 2020 — Modifié à 21 h 24 min le 07 août 2020
Par Janick Émond - Journaliste

Tourisme : Une industrie rassurée

@S:Julien B. GauthierLa saison touristique a commencé plus tardivement qu’à l’habitude. En conséquence, les Québécois se sont rués vers les régions durant les vacances de la construction. Au Lac-Saint-Jean, contrairement aux scènes d’horreur de la Gaspésie, les touristes de partout au Québec font preuve de civisme et peu de débordements ont été constatés.

« Ce qu’on appréhendait en mars dernier, c’était la catastrophe. Nous n’avions pas de calendrier de déconfinement, on était vraiment dans le brouillard. On peut dire que les régions sont vraiment favorisées dans le contexte, en plus on a de la belle température, ça aide. Les gens font beaucoup d’activités de plein air, vélo randonnée. Les plages fonctionnent très bien », constate Virginie Brisson, coordonnatrice de Tourisme Alma Lac-Saint-Jean.

La région est loin du point de saturation et très peu de débordements ont été signalés. Bien que les campings soient au maximum de leur capacité, les hôtels ont encore des chambres vacantes.

Les tenants de l’industrie saluent également une mesure mise en place par le gouvernement du Québec, soit le Passeport Attraits qui offre des rabais de 20 % à 40 % à l’achat de deux à quatre activités à travers le Québec.

Peu de débordements

Les maires des municipalités touristiques de Saint-Gédéon et de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, Émile Hudon et André Fortin, affirment ne pas avoir été mis en fait de débordements jusqu’à présent.

Il faut dire qu’il est beaucoup plus compliqué, contrairement à la Gaspésie, de faire du camping sauvage aux abords du plan d’eau. « On nous a rapporté quelques débordements dans le secteur de Desbiens, mais les visiteurs en général sont respectueux. Contrairement à la Gaspésie, le lac Saint-Jean est habité partout. Son accessibilité n’est pas aussi facile. Ce sont des terres privées, ça évite ce genre de phénomène là », explique Mme Brisson.

Le Van Life

La COVID-19 a fait surgir une nouvelle tendance : celle du Van Life, soit de camper dans sa minifourgonnette. Ceci s’explique notamment en raison de la rareté des terrains de camping disponibles, mais aussi parce que les gens souhaitent avoir leur propre espace. Ainsi, les gens n’ont qu’à dormir à l’arrière de leur véhicule à peu près n’importe où.

« Les émissions de roadtrip, il y en a plusieurs à la télé, les groupes de Van Life les vlogs, ça se multiplie. On voit apparaitre des compagnies spécialisées en transformation de fourgonnettes. C’est une tendance qui est là depuis plusieurs années, mais la COVID semble l’avoir augmenté », ajoute-t-elle.

Pas l’achalandage des années passées, mais une saison plus que positive

L’industrie touristique jeannoise est unanime : la saison actuelle, en contexte de pandémie et de crise économique, va au-delà des espoirs. Alors qu’on craignait la catastrophe en mars dernier, les Québécois ont décidé de renouer avec les régions, et le Saguenay-Lac-Saint-Jean ne fait pas bande à part.

Les visiteurs, qui viennent surtout de Montréal et des environs semblent grandement apprécier les activités plein air telles que la randonnée, le cyclisme, la pêche et le camping. C’est notamment le cas de la Véloroute des Bleuets, particulièrement prisée cet été par les jeunes familles.

Du côté du Village historique de Val-Jalbert, l’organisation a adapté son spectacle à la pandémie actuelle, en la mettant au goût du siècle précédent. Ainsi, les visiteurs sont appelés à respecter les règles sanitaires afin de ne pas contracter la « grippe espagnole » !

Le Zoo sauvage de Saint-Félicien, qui a dû réduire sa capacité d’accueil voit cette contrainte de manière positive. « La réduction de notre capacité fait aussi partie de la satisfaction des visiteurs. Les gens adorent le sens unique et le train est au cœur de la visite. Ils apprécient cette formule. Nous avons de bons commentaires », explique Lorraine Gagnon, directrice du Zoo.

Trou de la fée

L’an dernier, la direction du Trou de la fée avait présenté pour la première fois son spectacle immersif Écho, la mémoire des pierres. Cette année, elle a mis le paquet sur cet attrait, à défaut de pouvoir faire visiter la caverne. Il y a moins de visiteurs, certes, mais c’est suffisant pour faire une belle saison.

« On remarque beaucoup de gens de Montréal et les environs. On en voit plus que d’habitude. C’est assez intéressant durant les vacances de la construction. Ce ne sont pas les chiffres qu’on faisait dans les années passées, c’est certain, car nous n’avons pas de touristes internationaux », fait valoir Gerry Desmeules, directeur général du site.

Pères trappistes

L’incontournable Chocolaterie des Pères Trappistes située à Dolbeau-Mistassini a elle aussi été contrainte de diminuer son offre. Ainsi, le volet touristique avec la visite de la chocolaterie n’est pas possible cette année en raison de la distanciation.

Toutefois, la clientèle y est. Des visiteurs de tous acabits, cyclistes de la Véloroute, motocyclistes et campeurs, font la file pour déguster les bleuets et canneberges au chocolat.

« De façon surprenante, ça va vraiment très bien, ça ressemble à l’année passée! Nous ne sommes pas affectés autant, car on a toujours eu très peu de touristes étrangers. Notre clientèle est surtout québécoise et régionale. Étant donné que les Québécois ont choisi de voyager chez eux, les vacances de la construction sont vraiment très bonnes pour nous! », soutient Dominique Genest, directeur général.

 

 

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