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BLEUETS. Les grossistes et détaillants de bleuets frais doivent maintenant être détenteurs d’une licence émise par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, cette nouvelle loi oblige donc tous les producteurs à vendre leurs bleuets frais cueillis à un grossiste autorisé, excepté en ce qui a trait à l’autocueillette et à la vente sur leur terrain directe au consommateur. Une législation qui fait plaisir à Yvon Gaudreault, propriétaire de l’entreprise Bleuets de Choix.
Depuis 9 ans, M. Gaudreault achète des petits fruits aux bleuetières des environs.
« J’étais sur le point de mettre la clé dans la porte si les choses ne changeaient pas. Les vendeurs pouvaient s’installer partout et vendre des bleuets sans aucune licence. C’était le “free-for-all”. De mon côté, j’ai tous les permis nécessaires. Il ne faut pas négliger la provenance des bleuets, car on parle d’un produit alimentaire. La mise en place de cette loi vient resserrer les règles et souligne aux consommateurs qu’il a entre les mains un produit de qualité », mentionne M. Gaudreault.
Yvon Gaudreault a des critères très stricts. Tous les bleuets qu’il achète sont cueillis à la main.
« Ils doivent être d’une couleur bleu pâle, sans feuilles, ni branches. C’est ce que les acheteurs cherchent. On offre un bleuet le plus frais possible prêt à être utilisé. Comme tout produit alimentaire, c’est la qualité qui prime. Nos cueilleurs récoltent dans des endroits sécuritaires et ils ne ramassent que les plus beaux », souligne Yvon Gaudreault.
Aujourd’hui, tous les commerces qui se procurent des bleuets frais doivent avoir une facture du grossiste autorisé. Cette dernière est exigée par le MAPAQ. Elle atteste de la provenance, mais également de la salubrité des aliments.
Où sont les cueilleurs?
Les bleuets cueillis à la main gagnent en popularité. Alors qu’il y a quelques années, ceux-ci ne représentaient que 20 % du marché dans la région, Yvon Gaudreault souligne que c’est un créneau en pleine croissance. Bien que la cueillette soit plus sélective, le prix offert aux cueilleurs est très alléchant.
Par contre, les cueilleurs sont une ressource rare. Pour M. Gaudreault, il va être nécessaire que le gouvernement s’en même afin de trouver une solution.
« Sur la Côte-Nord, ils ont réglé ce problème en offrant des emplois à des Mexicains. Nous avons beau offrir à des étudiants un emploi comme cueilleur de bleuets, ils refusent. Est-ce que les producteurs devraient ouvrir les discussions à ce sujet? Je pense que oui. Une personne qui s’implique dans la cueillette peut se faire un revenu très intéressant, et ce, en quelques semaines seulement », mentionne-t-il.
Il y a un marché immense pour les bleuets frais. La plupart des bleuets qu’achète M. Gaudreault dans la région sont exportés dans le grand marché montréalais. Avec 330 bleuetières, celui-ci croit que la région doit se tourner vers ce produit de niche qu’est le bleuet cueilli à la main.
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