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Une récolte de 75 millions de livres de bleuets

Louis Potvin
Le 12 octobre 2018 — Modifié à 13 h 18 min le 12 octobre 2018
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

La saison catastrophique appréhendée n’a pas eu lieu. La récolte de bleuets a été bonne avec 75 millions de livres ramassées.

«Dans le cœur de la canicule en juillet, nos prévisions n’étaient pas optimistes. Finalement, on s’en sort bien avec un volume d’environ 75 millions de livres. Nous sommes très satisfaits», déclare Jean-Pierre Senneville, de Bleuets sauvages du Québec.

La saison s’annonçait difficile pour plusieurs producteurs. Certains envisageaient des pertes de l’ordre de 50%. Finalement, la pluie abondante en août et la température clémente ont permis de sauver la saison.

Cette production qui s’inscrit dans la moyenne des dernières années arrive à point, car la demande pour l’or bleu augmente.

Prix à la hausse

Selon Jean-Pierre Senneville, les prix accordés aux producteurs devraient être plus élevés qu’au cours des deux dernières années. L’an dernier, c’est entre 30 cents et 32 cents que les producteurs ont reçu pour chaque livre vendue. Un creux historique.

Les inventaires de bleuets sont à la baisse, ce qui pourrait avoir un effet positif sur le prix accordé aux producteurs en 2018.

«Je ne crois pas que nous serons en mesure de revenir aux moyennes historiques qui sont de 77 cents la livre. Bien que les inventaires aient baissé énormément, l’offre est encore très élevée et provient de plusieurs pays. Au moins, les indicateurs laissent croire à un meilleur prix de vente.»

Évidemment, Bleuets sauvages du Québec ne dévoile pas sa stratégie de vente avec ses clients. Les négociations sont en cours pour établir les prix.

Comme la production a été moyenne dans le Maine et dans les Maritimes, la production totale de bleuets sauvages en Amérique du Nord a atteint 200 millions de livres en 2018. La moyenne est d’environ 300 millions de livres. Cette <@Ri>rareté<@$p> devrait avantager les producteurs de la région.

En 2006, la production de bleuets sauvages a atteint un record de 404 millions de livres. Ce qui explique, en grande partie, la dégringolade du prix.

Vente dans 35 pays

Une des forces de Bleuets sauvages du Québec réside dans ses ventes dans 35 pays. Cette diversification de marchés est un avantage indéniable, car elle ne dépend pas que de quelques clients.

En effet, le tiers des bleuets est écoulé en Amérique du Nord, un autre tiers en Europe et le dernier en Asie.

Reviser l’Assurance-emploi

Des assouplissements à l’Assurance emploi sont demandés pour aider à résoudre la pénurie de main-d’oeuvre.<@

L’industrie du bleuet n’échappe pas à la pénurie de main-d’oeuvre. Elle réclame un assouplissement des règles à l’Assurance emploi

Bleuets sauvages du Québec interpellent le gouvernement du Canada pour revoir sa politique de l’Assurance-emploi. Avec la problématique de main-d’oeuvre, il est de plus en difficile d’attirer des employés pour un emploi saisonnier.

«Dans notre réalité de récolte et de transformation, un grand nombre d’employés ont de la difficulté à se qualifier pour atteindre le nombre de semaines pour avoir de l’Assurance-chômage. On devient donc moins attirant auprès de la main-d’oeuvre », soulève Jean-Pierre Senneville de Bleuets sauvages du Québec.

Dans la MRC Domaine-du-Roy, il faut accumuler 630 heures de travail pour être admissible.

Travailleurs étrangers

Inévitablement l’industrie se tourne vers les employés étrangers pour pourvoir certains postes.

« On ne peut pas le cacher, nous avons comme les autres secteurs une bonne pénurie de main-d’oeuvre. On a un besoin criant. L’immigration est une des clés, mais pas la seule. Il faut déployer des stratégies d’embauche pour réussir à combler tous les postes disponibles durant la saison forte du mois d’août et septembre. Il faut faciliter l’embauche de travailleurs saisonniers étrangers pour assurer nos opérations».

Durant cette période, Bleuets sauvages du Québec emploient jusqu’à 1 300 personnes. Sur une base annuelle, le nombre de travailleurs est d’environ 600.

Jean-Pierre Senneville se réjouit du renouvellement de l’ALENA pour l’industrie du bleuet.

Renouvellement de l’ALENA

Bonne nouvelle pour l’industrie du bleuet

L’industrie du bleuet se réjouit du renouvellement de l’ALENA. Une entente qui assure le maintien des exportations aux États-Unis.

«Il y avait une incertitude pour nous. Les États-Unis représentent un gros marché pour l’industrie du bleuet. Sans un accord avec nos voisins, il aurait été plus compliqué de vendre nos bleuets sur ces marchés», affirme Jean-Pierre Senneville, de Bleuets sauvages du Québec.

Sans accord, une surtaxe de 3,2% aurait pu être imposée aux producteurs de bleuets de la région et du Québec, comme ce fût le cas pour le domaine de l’aluminium et de l’acier.

Même si le pourcentage ne semble pas élevé, dans le marché concurrentiel du petit fruit, ça peut faire une bonne différence.

Autres ententes

D’ailleurs, l’industrie du bleuet avait salué l’entente de partenariat avec l’Europe qui a permis de faire tomber une surtaxe de 3,2% sur les bleuets congelés et de 18% sur les bleuets séchés. Bleuet Nordic de Dolbeau-Mistassini se spécialise dans cette production.

Pour ce qui est de l’entente de Partenariat transpacifique, elle permettra de faire tomber une taxe variant de 6 à 11% imposée par le Japon.

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