Une situation préoccupante pour les producteurs

Julien B. Gauthier, journaliste de l'Initiative de journalisme local
Une situation préoccupante pour les producteurs
dame nature est au rendez-vous cet été, il est toujours possible d’avoir une bonne deuxième coupe de foins, selon le président régional de l’UPA, Mario Théberge. (Photo : tirée de Unsplash)

La sécheresse et l’absence de pluie préoccupent grandement les producteurs agricoles, qui craignent un retard pour les récoltes. Certaines céréales commencent à jaunir, tandis que des producteurs entament déjà une première coupe de foin, car ceux-ci sèchent sur place.

« J’écoute la radio et les animateurs se réjouissent constamment qu’il va faire beau. Moi quand j’entends ça, j’ai juste envie de les rappeler. Quand ça fait un mois qu’il ne pleut pas, on n’est pas du tout du même avis », affirme le président régional de l’UPA, Mario Théberge.

Dans le secteur de Normandin, le déficit de pluie était de 108 millimètres il y a deux semaines. Certaines plantations commencent d’ailleurs à jaunir.

« Il suffit de constater que la pelouse ne pousse plus. C’est la même chose pour nous. Dans certains endroits, les feuilles de plantations de céréales commencent à jaunir. C’est très dommageable. »

Gel et manque d’eau

« Les derniers semis manquent d’eau. Les levées sont moins uniformes. On voit que le sol est très sec en surface. En profondeur, ce n’est encore pas si mal. Rien n’est perdu heureusement pour l’instant, mais c’est sûr qu’à court et moyen terme, on annonce juste du beau temps », s’inquiète pour sa part Raphaël Lepage, de la Ferme Olofée à Saint-Félicien.

Pour Stéphane Bouchard, propriétaire de la Ferme Équinoxe à Métabetchouan–Lac-à-la-Croix, le gel a aussi eu des impacts sur les récoltes.

« Le foin n’a pas trop été touché, mais les semences ont souffert du manque de pluie et du gel. C’est surtout le gel connu il y a trois semaines qui a été le plus nuisible ».

C’est davantage dans le secteur maraîcher que les conséquences du retard seront les plus palpables pour la clientèle.

« Pour les produits maraîchers, c’est plus difficile. S’ils ont du retard, des pertes, ça va créer une rareté, d’autant plus que la demande pour les produits locaux est en augmentation », croit Mario Théberge.

Changements climatiques

Les changements climatiques sont un facteur important dans les épisodes de plus en plus fréquents de sécheresse, selon Mario Théberge. Il rappelle que le dernier épisode similaire date d’il y a trois ou quatre ans.

« Les météorologues font des relevés depuis 100 ans. Les étés se réchauffent, les hivers sont moins durs, il y a moins de neige. Et quand il y a des épisodes de pluie, ça vire en inondation, car la terre ne peut pas absorber toute l’eau », conclut-il.

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