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Vers une excellente récolte de 90 M de livres

Louis Potvin
Le 18 septembre 2020 — Modifié à 10 h 56 min le 18 septembre 2020
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

La saison de bleuet 2020 a été excellente avec une récolte qui pourrait dépasser les 90 millions de livres.

C’est l’évaluation faite par les entreprises de transformation consultées, bien que la récolte n’était pas terminée au moment d’écrire ces lignes.

« C’est une excellente saison. La récolte a été très bonne. On aura une idée plus précise au cours des prochaines semaines. Mais ça devrait s’élever entre 85 et 90 millions de livres. Ce qui augure bien pour l’ensemble de l’industrie, c’est que la demande est très bonne », a témoigné Jean-Pierre Senneville, de Bleuets sauvages du Québec.

Ce dernier n’a pas dévoilé la quantité de bleuets qu’a transformé son groupe jusqu’à maintenant.

Bleuets Mistassini qualifie également la saison d’excellente.

« Nous avions une belle qualité de fruit qui a maturé rapidement. Il fallait donc s’assurer de les congeler rapidement, ce qui fait que la période de récolte a été plus courte. Pour notre entreprise, la récolte devrait se situer entre 34 et 41 millions de livres. Ça va dépendre des prochains jours », a indiqué Mario Bussières.

Les résultats obtenus à la Congèlerie Héritier de Normandin ont aussi dépasser les attentes.

« Au début de la saison, on pensait congeler 9 millions de livres et on se rapproche de 10 millions. Nous sommes très satisfaits du résultat, surtout que le fruit est d’excellente qualité », a indiqué Jacquelin Drapeau, le président de ce regroupement qui compte 30 actionnaires.

En demande

Ce qui s’ajoute comme bonne nouvelle pour l’industrie du bleuet, c’est que la demande est très forte pour le petit fruit bleu.

La grève au port de Montréal a compliqué l’entreposage du bleuet qui ne pouvait être expédié. (Photo archives)

« À la différence d’autres industries, nous n’avons pas arrêté de produire pendant la pandémie. Nous sommes très chanceux! Le marché mondial pour le fruit a été très actif pendant la pandémie. Et actuellement, les marchés sont très intéressants et devraient le rester », estime Jean-Pierre Senneville.

Mario Bussières sent lui aussi une belle effervescence sur les marchés, ce qui pourraient se répercuter sur le prix payer aux producteurs.

« La demande est forte et les inventaires bas. Il faut attendre avant de s’avancer sur un prix final, car ça peut changer très rapidement dans notre domaine. »

À la Congèlerie Héritier, les clients sont aux rendez-vous et les commandes constantes en Europe et aux États-Unis.

La PCU a donné des maux de tête aux usines de transformation qui ont eu de la difficulté à trouver de la main-d’œuvre. (Photo archives)

La grève au port de Montréal a compliqué les choses

La grève au port de Montréal a compliqué la vie des transformateurs et aurait pu avoir des conséquences importantes si elle s’était étirée.

« C’était le temps que ça se règle, car nos entrepôts étaient pleins à craquer et nous n’étions pas en mesure d’expédier la production à nos clients. Il a fallu même se tourner vers d’autres solutions pour livrer la marchandise », indique Mario Bussières, de Bleuets Mistassini.

La Congèlerie Héritier a eu aussi des sueurs froides, car sa capacité d’entreposage est limitée et on n’était pas en mesure d’expédier la production en Europe.

« Nous avions des ventes de faites, mais on ne pouvait pas les expédier et c’était le temps que ça débloque », témoigne le président, Jacquelin Drapeau.

Bleuets sauvages du Québec ont eux aussi dû composer avec des contraintes de livraison, mais l’entreposage ne semblait pas être un problème.

« Nos clients ont dû être compréhensifs et il y a eu du retard dans certains cas de quelques jours. Heureusement que la grève n’a pas été longue, sinon les conséquences auraient pu être plus importantes », affirme Jean-Pierre Senneville.

Main-d’œuvre

La main-d’œuvre a été un véritable casse-tête pour les trois transformateurs cet été. Pour Bleuets Mistassini et Bleuets sauvages du Québec, il n’a pas été simple d’obtenir le nombre de travailleurs étrangers voulus. Et de plus, la main-d’œuvre locale a boudé un peu les installations.

La Prestation canadienne d’urgence (PCU) a été une épine dans le pied pour les transporteurs.

« Nous avons eu beaucoup de roulement. On a réussi, mais avec la PCU, le monde ne voulait pas travailler », admet Jaquelin Drapeau, dont l’usine engage une cinquantaine de personnes.

Pour Bleuets sauvages, qui embauchent 900 personnes en période de pointe, et Bleuets Mistassini, avec plus de 200, le défi a été colossal.

« Il ne faut pas se le cacher, cette problématique va se répéter encore pendant dix ans », croit Mario Bussières.

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