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Vivre comme dans les années 1950

Le 29 décembre 2014 — Modifié à 00 h 00 min le 29 décembre 2014
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D’aussi loin qu’ils s’en souviennent, Martin Cartier et sa conjointe, Catherine, ont été passionnés par la culture américaine des années 1950. Ils ne sont pas les seuls. Ils sont de fiers représentants de la sous-culture rockabilly, qui compte plusieurs adeptes à travers le monde.

Par Roxane Léouzon, Journal Métro

 

«Tout était mieux à l’époque, affirme Martin lors de la visite de Métro chez lui, pendant que sa douce hoche la tête. Tout était plus beau, plus résistant. Les gars étaient vraiment gars et les filles étaient vraiment filles.»

Entrer dans l’appartement du couple, c’est presque faire un retour dans le temps. Ritchie Valens et Elvis Presley y chantent sur des 33 tours. Le mobilier et les décorations ont généralement plus de 50 ans d’âge. Ils ont été dénichés dans des ventes de garage, des marchés aux puces, des ventes spécialisées ou sur l’internet. Un téléphone à roulette attend d’être actionné. Leur garde-robe est remplie de fleurs pour les cheveux et de robes vintage uniques.

Pour Martin et Catherine, le rockabilly est un mode de vie. Ça fait partie de leur identité. Catherine travaille régulièrement comme modèle pin-up pour des compagnies de vêtements et d’accessoires rétro, sous le nom de HellCath. Martin, lui, a été contrebassiste dans un groupe de musique rockabilly et il possède une Mercury 1951 qu’il fait rouler durant les mois plus cléments.

Lors d’une soirée réunissant des inconditionnels rockabilly, ce fut le coup de foudre. Peu de temps après, le petit Landon, aujourd’hui âgé de 6 ans, est venu au monde.

Auraient-ils souhaité vivre dans les années 1950? «Tellement! Pour les jeunes, c’était une explosion de découvertes sur plusieurs plans, comme la musique et le style. Ils se rebellaient contre le cadre strict de leurs parents», s’enthousiasme Martin.

La plupart des amis de Martin et Catherine sont animés par la même passion qu’eux. Ils se retrouvent dans les nombreux événements rockabilly organisés au Québec, comme des spectacles de musique et des soirées de danse. Ils sont principalement adeptes des expositions de vieilles voitures, nombreuses l’été, notamment le Hot Rod and Kustom Rumble de Rigaud, au cours duquel jouent des groupes de musique.

Martin et Catherine sont fiers de leur différence, même si affronter le regard des autres n’est pas toujours facile. «On a autant des “ouaches” que des “wow”», souligne Martin. Catherine raconte pour sa part s’être heurtée à des attitudes réprobatrices à l’hôpital et à l’école de son fils. «Quand je vais à des rencontres de parents, je n’arbore pas mon look à 100 %», reconnaît la jeune mère.

Les deux amoureux ont des emplois qui leur permettent d’afficher quotidiennement leur style. «Mais je ne peux pas peaufiner mon look tous les matins, étant donné le temps que ça prend. Me coiffer, me maquiller et m’habiller pour un résultat optimal, ça peut me prendre de trois à quatre heures», a souligné Catherine.

Malgré leur obsession des années 1950, les tourtereaux ne peuvent pas se passer de certaines commodités de la vie moderne. «Je m’en voudrais de priver mon fils de télévision», explique Catherine devant leur écran plat.

Rockabilly : une culture bien vivante

La culture rockabilly est bien vivante. De nombreux événements réunissant ses adhérents ont lieu tout au long de l’année au Québec.

Nathalie Lavergne en organise depuis une vingtaine d’années à Montréal. Son premier, c’était le Rockabilly Jam Hommage aux pionniers du rock’n’roll en 1993. «Je trouvais qu’il ne se passait pas grand-chose sur la scène rockabilly, alors j’ai décidé de prendre les choses en main. Il y a eu des vendeurs de disques, des projections de films, des concours de bands de musique, des défilés de mode. On a eu 200 participants», rapporte-t-elle.

Devant l’engouement que cet événement a suscité chez des personnes de tous âges, Nathalie a continué à en organiser chaque année. En 2005 est né le festival Red Hot and Blue, qui a eu lieu jusqu’en 2013 au Rialto, réunissant près de 250 personnes. Danse, défilé de mode, exposition de voitures, exposition d’art étaient au menu de ce festival qui a fait relâche en 2014 puisque Nathalie a dû s’exiler à Toronto pour son travail. Elle ne sait pas encore si son bébé reviendra en 2015.

Selon Nathalie, une trentaine de personnes sont rockabilly «jusqu’au bout des ongles» à Montréal. Le rockabilly jive, la danse phare de cette culture, est aussi de plus en plus populaire dans la métropole. Des soirées de danse sont organisées au moins deux ou trois fois par semaine, et on peut assister à des prestations de groupes locaux comme les Hellbound Hepcats. Par contre, les danseurs ne sont pas nécessairement rockabilly au quotidien. «Les mondes des danseurs et des “vrais” rockabilly se mélangent plus ou moins», précise Nathalie.

La sous-culture rockabilly est d’ailleurs un phénomène mondial. En avril prochain aura lieu le festival Viva Las Vegas dans la ville du vice. Il s’agit du plus gros festival rockabilly au monde, auquel Martin et Catherine comptent d’ailleurs participer.

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