Chroniques

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Du verre recyclé dans le ciment

Le 15 septembre 2010 — Modifié à 00 h 00 min le 15 septembre 2010
Par Karine Desrosiers

Radio-Canada annonçait il y a quelques jours qu'une entreprise de La Tuque (ma ville natale) transformera bientôt le verre récupéré en poussière de verre; cette poussière sera incorporée dans le béton.

Le béton sera maintenant fait de ciment, desable, de gravier, comme à l'habitude, mais également de poussière de verre.  Avec cette méthode, on utilisera 20% moins de ciment pour une qualité de bétonéquivalente.

Il s'agit là d'un nouveau marché intéressant pour le verre récupéré et une belle application du principe du recyclage et de la réutilisation.On ne le soupçonnerait pas à première vue, mais c'est aussi une stratégie intéressante pour lutter contre le réchauffement climatique. En effet, àl'échelle mondiale, la production de ciment compte pour 5% de toutes lesémissions de gaz à effet de serre; c'est énorme! Pour produire du ciment, ondoit chauffer de la pierre calcaire à très haute température, ce qui exige degrandes quantités d'énergie. En plus la pierre calcaire, en chauffant, relâcheelle même d'importantes quantité de CO2. Donc moins de ciment, remplacé par dela poussière de verre, moins de gaz à effet de serre! Bravo!

L'industrie canadienne du ciment emploie très très peu d'énergie propre pour lafabrication de son ciment: selon l'industrie elle même, moins de 1%. C'est unetrès piètre performance si on se compare à d'autres pays comme les Pays Bas qui sont les champions de l'énergie renouvelable pour la fabrication de ciment. Ici au Canada, pour obtenir les très hautes températures nécessaires à la productionde ciment, on brûle à peu près n'importe quoi. Des pneus, des sous produits très polluants du raffinage du pétrole, du charbon, etc.

Il y a aussi une stratégie que l'industrie du ciment devrait considérer pour réduire les émissions de GES. Dans l'état actuel des choses, d'énormes quantités de chaleur en provenance des cimenteries  sont relâchées en pure perte dans l'atmosphère. D'autres secteurs industriels, comme les pâtes et papier par exemple, récupèrent cette chaleur et l'utilisent pour d'autres phases de leur procédé industriel ou même carrément pour produire de l'électricité.

Un bel exemple de développement durable.

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