Chroniques

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Hélène essaie la décalade

Le 25 août 2015 — Modifié à 00 h 00 min le 25 août 2015
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CHRONIQUE. Oh mon Dieu! Voilà la première chose que j'ai dite une fois assise sur la corniche de toit du CSSS Domaine-du-Roy. Vous vous demandez certainement ce que je faisais installée là. Je m'apprêtais à vivre ma première expérience de décalade. Une aventure riche en émotions lors de laquelle je me suis officiellement dépassée.

La décalade est une activité complètement folle. Jamais je n'avais eu l'envie de descendre un édifice par le biais de sa façade, car je ne voyais pas ce qu'une expérience de la sorte pouvait m'apporter. En fin de compte, j'ai trouvé l'expérience gratifiante.

Chaque participant a sa démarche et son histoire. Pourquoi est-ce qu'on le fait? On peut le faire pour le plaisir ou pour se dépasser. Moi, je m'accordais une récompense. Dans la dernière année, j'ai travaillé extrêmement fort afin d'adopter de saines habitudes de vie. J'ai dépassé mes limites à plusieurs reprises. Cette activité de décalade tombait à point, car dans quelques jours, je vais célébrer le premier anniversaire de mon nouveau mode de vie.

Habituellement, quand on veut célébrer, on « pop » le champagne. Moi, je préfère me lancer dans le vide bien attaché. Le moment le plus difficile est de s'installer pour la première fois sur la corniche. La vue est fabuleuse. Par contre, mon regard ne voulait pas décrocher de l'horizon. Six étages, pour une première, c'est haut. Par contre, une fois que nos pieds ont repris contact avec le sol. Nous sommes aussitôt prêts pour la deuxième et la troisième descente.

Tout ce que je me souviens de ma nervosité, c'est que les instructeurs ont fait passer de force ma seconde jambe par-dessus le remblai. Par la suite, je n'ai eu que du plaisir. La décalade, ce n'est pas une expérience qui sollicite notre physique, mais plutôt notre mental. On doit se « détacher » et faire confiance à l'équipe qui nous encadre. Je me suis découvert un côté contrôlant. Quand mon conjoint aura lu la phrase précédente, je pense qu'il annulera notre promesse de mariage.

Avant ma descente, je me souviens avoir dit à Normand Bouchard de la division Lac-Saint-Jean de la Société canadienne de la sclérose en plaques : « M. Bouchard dans quoi m'avez-vous embarqué? » Sa réponse : « Je suis heureux de te permettre d'entamer un nouveau cheminement dans ta vie. » M. Bouchard venait en quelques mots résumer la raison de ma présence. Des paroles extrêmement sages, qui m'ont permis de retrouver le focus dans cet élan de panique.

Apprendre à se connaître

La veille de ma descente, j'écrivais sur ma page personnelle Facebook à la suite de la traversée de Pierre Lavoie : « Pierre Lavoie figure dans la liste des gens qui m'inspirent! Par ses actions extrêmes, il nous invite à nous dépasser à la hauteur de nos capacités et à croire en nos rêves. S'il y a un message à retenir de son aventure : c'est que peu importe le temps et l'effort que nous mettons, il est toujours possible d'atteindre nos buts et de nous dépasser! Merci Pierre de m'inspirer une fois de plus. En retour, je vais inspirer mes trois enfants! »

Ça m'a pris moins de 24 heures pour respecter cette promesse. J'ai participé en pensant à mes enfants qui étaient présents lors de mes descentes. Oui, je l'ai fait pour moi, mais derrière mon geste, il y avait un message pour eux. On se met trop souvent des barrières. On se fixe des limites, et ce, sans véritablement connaitre tout notre potentiel. C'est dommage, si on osait, on pourrait voir que nos capacités sont grandes. Me voilà les yeux remplis d'eau à la simple écriture de cette réalité. Ça peut vous en dire assez long sur l'impact d'un tel exercice.

La deuxième et la troisième descente ont été fabuleuses. L'édifice semble beaucoup moins haut. Le niveau de confiance grimpe. On décolle plus facilement nos fesses du rebord. Bref, on se rend compte que nous avons évolué entre le toit et le sol.

 

 

Mon appréciation

J'ai aimé: Le sentiment de liberté et de légerté

Je n'ai pas aimé: Le fait que le temps semble s'allonger sur la corniche

Je recommencerais : Je suis plus prête que jamais pour retenter l'expérience

 

Si vous avez des idées d'activités à me soumettre pour cette chronique, communiquez avec moi via courriel : helene.gagnon@tc.tc.

 

 

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