Au début de l’année 2014, les médias locaux parlés et écrits annonçaient le projet de construction d’une future voie de contournement à Roberval, la rocade. Quelle sera alors l’appellation de ce futur boulevard? Lorsqu’il s’agit d’honorer une personne ayant marqué la société, 88,5 % des désignations rappellent un homme et 11,5 % une femme. On retrouve donc beaucoup plus de noms d’hommes que de noms de femmes selon la Commission de la toponymie du Québec.
En tant que citoyen robervalois, je propose d’honorer une femme par l’odonyme boulevard MALVINA-GAGNÉ. Pourquoi son nom civil au lieu de mère Saint-Raphaël? Simplement afin de lui redonner son statut premier de femme, c’est-à-dire l’être humain derrière l’oeuvre laissée en héritage. Elle était avant tout une femme avant d’être une religieuse. De plus, Saint-Raphaël fait référence encore et toujours à une certaine forme masculine patriarcale et religieuse.
Sans détailler l’oeuvre monumentale de la fondatrice de la communauté des Ursulines et de l’École Ménagère à Roberval, elle a façonné l’histoire de Roberval comme pionnière au même titre que les Beemer, les Scott ou les Lizotte (pour ne nommer que ces derniers). Le nom de cette femme mérite à bien des égards d’être affiché sur une pancarte odonymique désignant une voie de communication importante, d’envergure telle la rocade.
Et tant qu’à faire, pourquoi pas un quartier à thématique féminine? Je propose d’honorer les femmes lors d’un éventuel développement d’un ensemble résidentiel juxtaposant la rocade par des rues adjacentes désignées par des métiers traditionnellement attribués aux femmes.
Les femmes n’ont pas été moins importantes, elles n’ont pas occupé les mêmes postes que les hommes. Ainsi, à défaut de nommer particulièrement d’autres Robervaloises (cessant ainsi la banale liste insipide de noms de fleurs ou d’arbres); mettons en évidence des appellations odonymiques telles que : rue des Sages-femmes, rue des Ménagères, rue des Fermières, rue des Infirmières, rue des Enseignantes, rue des Religieuses, rue des Opératrices, rue des Éducatrices, etc.
J’ose espérer que ma démarche aura un certain impact sur les futures décisions patrimoniales de nos élus et ainsi promouvoir la place qu’ont occupée et qu’occupent toujours nos mères, nos épouses, nos filles dans notre histoire locale.
Hervé Lachance