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Au mois de décembre dernier, Sœur Jeanne d’Arc Bouchard de la communauté des Augustines de Roberval a reçu la médaille de l’Ordre du Canada. En marge de cet honneur, j’ai eu la chance d’avoir un entretien unique avec la récipiendaire.
C’est grâce à son travail au sein du Pavillon Saint-Antoine qu’elle a reçu cette récompense. Au fil des 40 dernières années, ce centre a développé une expertise reconnue pour soutenir les personnes ayant un problème d’alcool. « Ça a été une leçon de vie pour moi. Travailler avec le programme des alcooliques anonymes a permis d’équilibrer ma vie, et même, de mieux comprendre l’Évangile pour mieux l’appliquer dans ma vie », explique-t-elle d’entrée de jeu.
Au fil des années, Sœur Jeanne d’Arc Bouchard s’est approprié cette cause qu’est la lutte contre l’alcoolisme. Elle a vu passer des milliers de personnes, des gens souvent meurtris par la vie. « Ça n’a pas toujours été facile, admet-elle. Cependant, je ne peux pas dire que j’ai eu beaucoup de difficultés avec ces gens. Ils venaient pour obtenir de l’aide. Ils en avaient fait le choix. »
De fil en aiguille et de bouche à oreille, la réputation du Pavillon Saint-Antoine de Roberval a fait le tour du Québec. La méthode utilisée, développée par les Alcooliques anonymes, et la qualité du personnel soignant qu’on y retrouvait ont contribué à sa renommée.
Bien qu’elle n’y travaille plus directement depuis une quinzaine d’années, Sœur Jeanne d’Arc Bouchard demeure très engagée envers cette cause. Elle rencontre régulièrement des personnes qui ont besoin d’un suivi particulier.
Ordre du Canada
Sœur Jeanne d’Arc Bouchard a dédié sa vie à Dieu. À travers cette vocation, elle est venue à œuvrer auprès des alcooliques. Pour son dévouement, l’Ordre du Canada lui a été décerné par la Gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, le 8 décembre 2008. Auparavant, elle avait aussi reçu le titre de Chevalier du Québec en 2000. « On ne travaille pas pour recevoir des récompenses. C’est un cadeau qui nous est offert et un cadeau, ça ne se refuse pas. Ce fut une journée riche en émotions », souligne-t-elle.
L’Augustine a célébré son 80e anniversaire le 21 janvier. Elle a aussi participé à la fête donnée pour célébrer le 40e anniversaire du Pavillon Saint-Antoine le 6 janvier. Ce fut beaucoup d’émotions en très peu de temps.
Aujourd’hui, il est rare de voir des personnes qui, comme Sœur Jeanne d’Arc Bouchard, se dévouent à une cause. Elle a passé sa vie au service de Dieu. Malgré la baisse de la ferveur religieuse, elle demeure confiante que les belles valeurs finiront par rejaillir sur une société qui en a bien besoin. « Il y a un manque de spiritualité aujourd’hui. Il y a eu un manque de transmission des valeurs. La spiritualité est la source de ma force. Les gens ont besoin de guide, tout en respectant leur liberté », mentionne-t-elle.
S’il n’y a qu’un message que Sœur Jeanne d’Arc Bouchard tient à ce que les gens retiennent, c’est celui-ci : « Il faut parfois mettre son orgueil de côté. Chacun doit suivre sa destinée et doit apprendre à aller chercher de l’aide. »
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