Roberval se souvient du père de la Traversée

Roberval se souvient du père de la Traversée

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Roberval possède désormais une nouvelle œuvre d’art imposante. Celle-ci rend hommage au père de la Traversée internationale du lac Saint-Jean, Martin Bédard, et est située au centre-ville, devant l’école Notre-Dame, à quelques brasses où Jacques Amyot avait touché terre le 23 juillet 1955, concrétisant alors le rêve tant caressé par son ami que l’on a longtemps surnommé «le fou à Bédard».

La création de cette nouvelle pièce s’inscrit dans le giron des États généraux sur la culture qu’a tenus Roberval en 2001, ont précisé les membres du comité «Hommage à Martin Bédard». Celui-ci, composé de Michel Larouche, de Jean-Guy Tardif, Donald Bergeron et Jacques Girard, a voulu exprimer le vœu répété à maintes reprises par le maire Denis Lebel de «faire de Roberval un autre Baie Saint-Paul». Notons que ces «quatre mousquetaires» ont effectué un travail bénévole pour ce projet.

En 2005, le comité s’est mis au travail en collaboration avec le sculpteur robervalois Léonard Simard.

Selon les membres de ce comité qui songe déjà à rendre hommage à d’autres bâtisseurs du milieu, ce projet a été fort bien accueilli par les généreux souscripteurs. Les collaborateurs du projet sont le député Karl Blackburn, la Commission scolaire du Pays-des-Bleuets, la Corporation des Fêtes du 150e anniversaire de la Ville de Roberval, la famille Gaston Blackburn, le Groupe Radio Antene 6, la famille Michel Gravel, M.Luc Verreault, M.Jean Gagnon, Mme Madeleine Lévesque et Les Monuments Lavoie.

Une plaque en bronze fixée sur un socle de granit noir d’une hauteur de six pieds, rend hommage à ceux qui ont accepté de collaborer financièrement au projet. Pour élaborer un tel projet artistique, entre 15 000$ et 20 000$ sont nécessaires. Selon l’auteur Jacques Girard, les coûts pourraient être bien plus élevés si l’on s’en tient aux projets de Baie-Saint-Paul qui ne peut s’enorgueillir du bénévolat acharné qui règne à Roberval.

Initialement, l’objectif du comité était de dévoiler le buste de Martin Bédard en juillet dernier. Quelques obstacles sont survenus, comme un délai plus long que prévu pour la livraison des pièces devant être coulées et quelques raisons personnelles de la part des membres du comité.

Lors du dévoilement du buste, qui a eu lieu à la bibliothèque Georges-Henri-Lévesque, Jean-Guy Tardif s’est fait le porte-parole de Mme Madeleine Lévesque, conjointe de Martin Bédard. Celle-ci a livré un témoignage vibrant : «Vous ne pouvez vous imaginer à quel point Martin serait heureux, fier, mais terriblement gêné devant ce grand honneur qui lui est fait. Reconnaître son œuvre, reconnaître l’homme que fut Martin Bédard, c’est l’histoire d’une vie consacrée à l’amour acharné pour la natation, pour le lac, son lac, la Traversée internationale du lac Saint-Jean. S’il détestait les honneurs individuels, il y éprouvait quand même un grand plaisir à y être reconnu. À Léonard Simard, ce grand artiste, sculpteur, à travers ce bronze, je revois Martin vivant, par ses traits de caractère et ses yeux si perçants, mais à la fois si aimants. Merci beaucoup Léonard et longue vie à tes œuvres. Si Martin était parmi nous, il nous dirait sûrement qu’il adorait Roberval, que l’immensité du lac lui prêtait de grandes réflexions !»

D’autres hommages à venir

Le dévoilement du buste de Martin Bédard se veut le premier d’une série de bustes «Hommage à nos bâtisseurs». D’ailleurs, dès l’automne prochain, le comité dévoilera un nouveau buste rendant hommage à la fondatrice de l’École Ménagère des Ursulines de Roberval, Mère Saint-Raphaël. L’inauguration de cette œuvre, qui sera également réalisée par Léonard Simard, concordera avec le 125e anniversaire de l’arrivée des Ursulines à Roberval. La date et le lieu de ce dévoilement seront divulgués ultérieurement.

Michel Larouche a affirmé que son comité projette de donner vie à au moins cinq ou six autres bustes. Les personnages sculptés devraient être ceux que les Robervalois ont appris à côtoyer de façon théâtrale lors des Fêtes du 150e anniversaire de leur ville, en 2005.

Qui est Martin Bédard ?

Le notaire Michel Larouche, qui a présidé les Fêtes du 150e de Roberval, a présenté Martin Bédard comme suit, lors du dévoilement du buste : «Martin Bédard, c’est lui qui, dès l’âge de 9 ans, venait passer ses étés à Roberval avec ses parents sur la ferme paternelle. Sur les hauteurs d’Hébertville, il avait été frappé par cette immense mer intérieure et sa première réaction avait été de dire : il faudra qu’un jour quelqu’un la traverse à la nage. Plusieurs années plus tard, Martin Bédard s’établit à Roberval en qualité de cultivateur. Son rêve de voir un nageur rallier les rives du lac Saint-Jean l’habite toujours. Martin Bédard avait développé une communication avec son lac et, souvent, les gens le retrouvaient sur les rives et s’inquiétaient de son attitude mais leur répondait : nous causons, lui et moi. Son comportement, bizarre quelque peu, un peu dérangé, lui apporta le surnom du fou à Bédard. Malgré le scepticisme des siens, Martin Bédard a réussi à s’allier des gens à son rêve. C’est lui qui a permis de qualifier la ville de capitale mondiale de nage longue distance en eau libre, titre qu’elle détient toujours. 53 ans plus tard, la Traversée demeure aussi mythique. Le dévoilement du buste de Martin Bédard est une façon de manifester toute notre admiration vis-à-vis de ce personnage marquant de notre histoire et de rappeler à toute la population robervaloise, aux générations futures et à tous ceux qui nous visitent, l’empreinte du fou à Bédard dans le développement de notre communauté».

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