Vendredi, 19 avril 2024

Culture

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Du théâtre de père en fils

Le 04 août 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 04 août 2016
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THÉÂTRE. Dès son plus jeune âge, Benoît Arcand sillonnait les corridors et la salle du théâtre Micmac. Son père, Gervais, le trimballait avec lui lors des préparatifs des productions de la troupe robervaloise.

« Par la force des choses, nous partageons notre passion pour le théâtre. Je suis devenue membre du théâtre Micmac en 1983 et Benoît est né en 1987. Il a grandi à travers cet univers. Je ne lui ai jamais imposé. Il se plaisait parmi les comédiens et les artisans. Quand je ne travaillais pas et que j’avais du temps pour travailler sur des projets pour le Micmac, je l’amenais avec moi », souligne Gervais Arcand.

Benoît Arcand à de nombreux souvenirs des journées passées avec son père à scruter l’action.

« J’avais une fascination pour ce qui se déroulait devant mes yeux. De voir des gens que mes parents côtoyaient quotidiennement changer de personnalité. Je ne comprenais pas comment ils faisaient pour arrêter d’être eux-mêmes et devenir une autre personne. De voir le metteur en scène les arrêter et s’adresser à Gervais ou Ursule, et puis les voir aussitôt repartir dans leur personnage. Je les ai observés longuement avant de comprendre le jeu. D’avoir observé tout ce travail de préparation, m’a certainement guidée vers mon choix de carrière », explique Benoît.

Ce dernier a donc décidé de faire une carrière professionnelle et de décoller sa propre compagnie de théâtre à Montréal. Par contre, il n’oublie pas ses racines et revient depuis trois ans à Roberval afin de présenter une pièce avec ses partenaires du Théâtre du 2x4.

« Je suis heureux de le voir évoluer. Je serais encore plus heureux de savoir qu’il peut en vivre. De mon côté, j’aurais aimé ça, mais je n’aurais pas eu ce courage. Je fais du théâtre amateur depuis déjà 33 ans avec le Micmac. On évolue chacun de notre manière. Je sais que tout le temps passé avec moi dans les coulisses lui a donné un bagage bien avant son entrée à l’université », explique Gervais.

Benoît est heureux d’avoir été supporté par ses parents.

« C’est un monde le théâtre. Je comprends que mes parents peuvent avoir des craintes. Jamais je n’ai senti que je faisais de mauvais choix. Ils nous ont laissés faire nos expériences. Ils nous guidaient, mais n’intervenaient pas », souligne Benoît.

Question de confiance

Le père et le fils ne se conseillent pas. Par contre, leur présence est importante afin de guider et rassurer l’autre sur son jeu.

« On se donne des petites notes et des petits commentaires, mais je ne le conseille pas. Benoît a une formation alors que moi j'ai l’expérience. Il a travaillé plusieurs d’aspects du théâtre », explique Gervais.

Gervais n’a pas encore assisté à la production La suite logique produite par son fils et dans laquelle Benoît à un rôle.

« Mon père n’a rien vu de la pièce et de mon côté, je n’ai pas assisté à la pièce Un trio de farces médiévales à laquelle il participe à la Pulperie de Chicoutimi. J’ai hâte d’aller le voir et qu’il vienne me voir. C’est rassurant d’avoir la présence de l’autre. J’ai hâte de connaitre ses premières impressions. Peu importe la production, je pense qu’on a besoin des conseils d’une personne de confiance qui voit la pièce pour une première fois », mentionne Benoit.

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