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Culture

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« Je me souviens des premiers contacts »

Le 26 juillet 2010 — Modifié à 00 h 00 min le 26 juillet 2010
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L’exposition « Je me souviens des premiers contacts » vaut vraiment la peine d’être vue. Du 13 mai au 31 octobre, 24 œuvres du peintre Ernest Dominique sont à l’honneur au Musée amérindien de Mashteuiatsh. De plus, un volume rédigé par 27 personnalités autochtones du Québec rapporte des parties occultées de l’histoire.

L’exposition regroupe 24 œuvres réalisées sur peau de caribou et ayant pour but de raconter l’histoire du Canada. Elles ont été peintes avec des produits naturels tels du sang, des végétaux, de l’écorce, des fruits, de l’acrylique et de l’huile. Les peaux sont brodées à la main avec des aiguilles de porcs-épics, de la fourrure, des coquillages, des os, du bois, etc. C’est à la fois magnifique et unique!

Depuis décembre 2008, alors que le lancement avait eu lieu au Musée de la Civilisation de Québec et que tous les livres imprimés avaient été vendus, l’exposition est allée dans six endroits culturels au Québec. « Ce projet veut renouveler la vision et les perceptions des Allochtones face aux traditions, valeurs et cultures autochtones, a expliqué Josée Leblanc, organisatrice et conceptrice de cette exposition désormais célèbre. Ce qui est intéressant, c’est que les gens qui visitent l’exposition sont très surpris par les sujets abordés, notamment l’esclavagisme chez les Autochtones. Et les gens des Premières Nations, eux, sont heureux de nos actions. »

Un maître dans la transmission de l’histoire

Les peintures installées et étirées sur des cadres de bois sont tissées avec de la babiche. Elles démontrent aussi le travail de plusieurs artisans talentueux qui ont habillé des personnages de peaux d’animaux et de certaines coiffes. Les œuvres ont toutes pour but de raconter des moments historiques inconnus dans les livres. « J’ai voulu rapatrier l’histoire et plus de 70 personnes, soit des artisans, des auteurs, etc., m’ont aidé à monter ce projet. Je les remercie. Cette confiance des gens me donne confiance en moi-même et ça paraît dans ma peinture au fil du temps », a expliqué Ernest Dominique.

Pendant la visite de l’exposition, sous les toiles, on peut lire des documents explicatifs qui choquent, émeuvent ou surprennent. Par exemple, on se souvient des épidémies dévastatrices qui ont suivi l’arrivée des Européens et qui ont pratiquement décimé les peuples des Premières Nations. On raconte également l’histoire de Shawnadithit, la dernière survivante du peuple des Béothuks dont l’histoire est un autre chapitre très déplorable de l’histoire canadienne lors de la colonisation.

Des personnalités de Mashteuiatsh

Les auteurs du recueil historique « Je me souviens des premiers contacts » sont issus des 11 différentes nations du Québec. Ils se sont unis dans cet ouvrage en s’appropriant des moments précis de l'histoire des premières rencontres. Chaque récit est fondé sur des recherches récentes d’anthropologues reconnus, dont Rémi Savard, Denys Delâge, Sylvie Vincent et Serge Bouchard. Chaque auteur y est allé à sa façon avec un sujet particulier, ce qui fait en sorte que c’est très intéressant à lire.

Pour Mashteuiatsh, nommons l’homme d’affaires Alain Paul, l’homme de communications Pierre Gill et l’ancien sénateur canadien Aurélien Gill. « Ernest Aness Dominique est un grand peintre. Il y a un côté vivant à ses toiles, à ses œuvres, une histoire qui nous rassemble et ça me fait encore frissonner. Ce projet de rédaction de livre est formidable, car il regroupe des connaissances qui sont parfois perdues », a déclaré Alain Paul, lors de son discours pour le lancement de l’exposition. « Ses œuvres sont remarquables et il forme une équipe dynamique et efficace avec sa femme Josée Leblanc. Ils sont importants pour les autochtones pour montrer notre histoire au monde », a souligné Pierre Gill.

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