Faits divers

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Agressions sexuelles : Lawrence Guillemette reconnaît sa culpabilité

Le 24 mars 2017 — Modifié à 00 h 00 min le 24 mars 2017
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JUSTICE. Lawrence Guillemette, un homme aujourd’hui âgé de 63 ans, a reconnu jeudi au palais de justice de Roberval sa culpabilité à 16 chefs d’accusation à caractère sexuel sur une dizaines de victimes.

L’entente commune suggérée par la Couronne et la Défense est de deux ans moins un jour de prison à purger dans la collectivité. Pendant les 12 premiers mois, il serait assigné à résidence 24 heures sur 24. Il devrait respecter toute une série de conditions, dont une période de probation de trois ans.

Le juge Paul Guimond a pris en délibéré la proposition de la procureure de la Couronne, Me Julie Villeneuve, et de l’avocat de la Défense, Me Sébastien Talbot, et rendra sa décision le 4 avril prochain.

Au moment des faits, les victimes étaient toutes mineures. Les actes se sont produits dans plusieurs municipalités, dont à Saint-Méthode, Dolbeau-Mistassini, Alma, Lac-Beauport et White Rock en Colombie-Britannique, entre 1976 et 1988. Les 16 chefs d’accusation vont d’attentat à la pudeur à agressions sexuelles.

Séquelles psychologiques

Quatre des neuf victimes ont tenu à s’exprimer au terme de l’audience, deux par un témoignage écrit alors que deux autres ont pris la parole devant le juge. Pour l’une, elle mentionne que la prise de parole est essentielle à sa guérison. Elle a raconté à la cour les effets des agressions commises à son endroit pendant plusieurs années sur sa vie.

« J’ai développé des troubles de toutes sortes. Mes parents ont été aussi des victimes, des victimes collatérales. J’ai vécu une période de rejet très jeune à l’école. Adolescente, j’ai fait ma première dépression. J’ai passé une semaine couchée sur le divan. Puis, il y a eu les abus de drogue et d’alcool. On cherche par toutes les façons à oublier », a raconté l’une des victimes.

Elle a aussi avoué avoir eu des tendances suicidaires et qu’encore aujourd’hui, il lui arrive d’y penser. Elle dit avoir aussi souffert de dépendance affective. En vieillissant, elle s’est plongée dans le travail, jusqu’à en faire un burn-out. « On développe plein de mécanismes de défense », en ajoutant que le travail était sa manière à elle de se protéger. Elle travaille aujourd’hui et c’est pour elle une façon de moins penser aux agressions du passé.

L’autre victime a dit de vive voix à la Cour a raconté qu’il lui avait fallu plusieurs années avant de pouvoir parler de ces agressions répétées sur une longue période. « J’ai eu beaucoup de séquelles psychologiques et souffert de manque de confiance en moi. Il me revient des flashs souvent et j’ai fait des dépressions. Le sujet des agressions devient tabou et on grandit avec ça en dedans de nous. »

Dans une déclaration lue à la cour, l’une des victimes mentionne que ces agressions ont affecté toutes les sphères de sa vie. Elle a parlé de trahison et de manipulation de la part de son agresseur pendant sa période de 3 à 12 ans. Elle a dû suivre diverses thérapies pour essayer de survivre. « Ce sont des actes crapuleux qu’il a posés et qu’il a fait subir aux victimes. Il ne saura jamais ce qu’on a pu endurer. Il doit répondre de ses actes », a-t-elle lancé à l’endroit de l’agresseur.

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