Faits divers

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Jimmy St-Pierre : la décision du juge Guimond attendue

Le 23 mars 2017 — Modifié à 00 h 00 min le 23 mars 2017
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DROGUE. Jimmy St-Pierre connaitra sa peine le 4 avril prochain. Après des représentations sur la peine qui ont eu lieu sur une période de quatre heures, le juge Paul Guimond a décidé qu’il se devait d’analyser les plaidoyers des avocats, dont les recommandations vont de 24 mois à 7 ans.

Le rapport présentenciel a été l’un des éléments sur lequel les avocats ont appuyé leur intervention.

Me Julie Villeneuve du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a mentionné que le rapport présentenciel présentait Jimmy St-Pierre, comme un individu égocentrique, qui accordait de la valeur au travail uniquement pour les rétributions et qu’il minimisait l’impact des gestes.

« L’accusé n’a aucun remords. Pour nous, il est clair que l’accusé est proactif dans la vente et le recouvrement. Le témoignage du sergent Létourneau nous confirme que l’accusé vend dans tous les contextes : en pleine rue à la vue de tous, dans les bars, dans un taxi, etc. Même après 18 mois de détention, nous ne percevons aucune démarche de reprise en mains », souligne Me Villeneuve.

Pour le DPCP, les chefs d’accusations qui pèsent contre Jimmy St-Pierre pourraient lui valoir une peine d’emprisonnement de 7 ans. On souligne que l’organisation de 2015-2016 était beaucoup plus importante que celle de 2011 lors de sa première arrestation. Et que le pénitencier pourrait apporter à Jimmy St-Pierre les services dont il a besoin.

La défense

De son côté, l’avocat de St-Pierre, Me Denis Otis, a entamé son plaidoyer en mentionnant que Jimmy St-Pierre ne devait pas faire tant de bruit, car les agents ne s’intéressaient pas à lui lors de leur mission d’infiltration et que c’est un chauffeur de taxi qui connaissait l’accusé qui les a conduits à ce dernier.

Une grande partie de la plaidoirie s’est articulée autour du rapport présentenciel.

« Comme l’expression le dit : « On ne vient pas au monde tous égaux. » J’ai dû discuter avec mon client afin de connaître la limite de ce que je pouvais dire. Cet homme n’était pas criminalisé avant l’âge de 40 ans. À la lecture du rapport présentenciel, je pense que le suicide de sa mère, la violence, l’alcoolisme et les agressions sexuelles qui ont ponctué sa vie familiale sont des éléments qui ont eu un impact. Ce rapport, le juge Hudon ne l’avait pas en main en 2011 lors de la décision. Selon moi, la décision aurait été différente si le juge avait eu un portrait complet à ce moment. Pendant 30 ou 35 ans, mon client a réussi à garder le contrôle malgré les démons qui l’affligent », explique Me Otis.

Depuis son arrestation en janvier 2016, l’emprisonnement préventif de Jimmy St-Pierre totalise 21 mois et 4 jours. Les accusations qui lui sont reprochées représentent une peine de 24 mois selon Me Denis Otis.

« Je ne vous demande pas de lui donner l’absolution, mais la demande du ministère public ne tient pas la route quant à l’harmonisation des peines. Je vous demande d’appliquer la gradation des peines et de tenir compte de ce que le juge Hudon n’avait pas », a conclu Me Otis.

Après le plaidoyer de Me Otis, Me Villeneuve a tenu à ajouter qu’il arrive par un moment ou la victime devient un agresseur.

« Ce n’est pas toutes les personnes qui décident de devenir des trafiquants après avoir été des victimes », a-t-elle souligné en direction du juge Guimond.

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