Faits divers

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La consommation de drogue et d’alcool au cœur du problème

Le 29 mai 2017 — Modifié à 00 h 00 min le 29 mai 2017
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COMMUNAUTÉS AUTOCHTONES. Stacey-Sikounik Denis-Damée a écouté le prononcé de sa peine énoncé par le juge Michel Boudreault. La reconnaissance de sa culpabilité face à l’accusation d’homicide involontaire et également le passé de la communauté étaient au cœur du jugement.

« Ce qui vient à l’esprit du Tribunal, c’est qu’il n’y a pas de mot ni de peine qu’il prononcera qui puissent être réparateurs un tant soit peu des conséquences d’un tel crime pour la famille Denis-Damée. Inévitablement, le passé de la communauté, ses racines, ont laissé des traces à leurs membres. Les Denis-Damée n’y ont pas fait exception, encore moins l’accusée. Sans l’ombre d’un doute, le contexte autochtone de la famille Denis-Damée a eu une incidence directe sur le recours à la consommation de substances toxiques au sein de la cellule familiale », mentionne le juge avant d’annoncer sa décision.

Stacey-Sikounik a poignardé son père le 28 juin 2015 à Obedjiwan. Lors des événements, la victime et l’accusée étaient intoxiquées. Une problématique qui perdurait depuis plusieurs années au sein de cette famille. Pour le juge Michel Boudreault, le cas de Stacey-Sikounik Denis-Damée doit être dissuasif.

« Environ 2 300 personnes habitent la communauté atikamekw à Obedjiwan. Il s’agit d’une région très éloignée où tout le monde se connaît et plusieurs sont de la même famille, soit par le sang ou par alliance. Une partie de la population d’Obedjiwan se déplace régulièrement au Palais de justice de Roberval pour faire face à des accusations. La cause première est la consommation d’alcool et de drogues et toutes les conséquences qui en découlent telle la violence », mentionne le juge avant de renchérir.

« Le Tribunal doit donc laisser un message non seulement de dissuasion, mais d’éducation à l’égard de cette communauté des risques et des conséquences associés à la consommation abusive d’alcool et de stupéfiants. Malheureusement, Stacey-Sikounik Denis-Damée en est la démonstration. Le Tribunal ne peut accepter que les habitants de cette communauté se fassent justice sous prétexte d’un passé trouble », ajoute le juge Boudreault.

L’encadrement

Le juge a également fait part des effets positifs d’un encadrement sur l’accusée. Mentionnant qu’elle semble se satisfaire en milieu carcéral en raison de l’encadrement et des services qui lui sont offerts.

« Cela laisse entendre qui si elle avait été éduquée et encadrée dans un milieu sain, elle aurait fonctionné adéquatement », affirme le juge Boudreault.

Le juge Michel Boudreault a donc opté pour la demande du Directeur des poursuites criminelles et pénales qui réclamait 6 ans de pénitencier pour le geste commis.

À cette décision, le juge a soustrait 342 pour de la détention effectuée entre le 28 juin 2015 et le 10 février 2016, 90 jours pour un stage à la Maison Carignan et 228 jours de détention entre le 14 octobre 2016 et le 29 mai 2017. C’est donc un total de 1 an et 295 jours qui a été soustrait de la peine de 6 ans. Stacey-Sikounik doit purger une peine d’emprisonnement de 4 ans et 70 jours. Cette dernière a manifesté durant les procédures qu’elle n’allait pas retourner dans sa communauté à Obedjiwan une fois la peine complétée et qu’elle acceptera de voir les membres de sa famille seulement s’ils acceptent d’être sobres.

 

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