Faits divers

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Mort d'un travailleur: utilisation inappropriée d'une échelle

Le 12 mars 2015 — Modifié à 00 h 00 min le 12 mars 2015
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CSST. Deux causes expliquent l'accident qui a coûté la vie à Frédéric Dufour, contremaître sur un chantier de AR Construction, le 9 avril 2014 dans le secteur du Valinouët, à Saint-David-de-Falardeau.

L'enquête de la CSST conclut, notamment, que la méthode pour déplacer l'échelle à proximité des lignes électriques était dangereuse. «Seul pour déplacer cette échelle de 34 kg et sans la rétracter, le contremaître n’a pu la retenir lorsqu’elle a basculé. C’est le fil électrique sous tension qui a arrêté son renversement».

«De plus, la gestion de la santé et de la sécurité pour la pose de scellant présentait des lacunes. Lors de la planification des travaux, seule la hauteur des échelles avait été prise en considération. Le choix de ce type d’accessoire aurait dû tenir compte de la nature et de la durée des travaux, de même que du danger de chute de hauteur et de celui lié à la présence de câbles de moyenne tension (14,4 kV) à proximité.»

La CSST rappelle à tous les employeurs leur obligation de s’assurer que l’organisation du travail de même que les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. Rappelons que de 2009 à 2013, au Québec, 11 travailleurs de la construction sont décédés d’une électrocution.

Rappel des faits

Le jour de l’accident, M. Dufour ainsi qu’un ouvrier doivent refaire les joints de scellant sur le pourtour des fenêtres d’une résidence en construction. Pour ce faire, ils utilisent des échelles de différentes hauteurs. Afin d’atteindre les fenêtres les plus hautes en façade, le contremaître utilise une échelle à coulisses, déployée à près de 10 m. Pour éviter de travailler à bout de bras, il descend de l’échelle et tente de la déplacer. À ce moment, l’échelle bascule et entre en contact avec un des fils électriques qui passent devant la résidence. Ayant toujours les mains sur l’échelle, le contremaître est alors électrocuté. L’ouvrier tente de le dégager pour lui porter secours, mais en vain.

La CSST interdit la pose de scellant

À la suite de l’accident, la CSST a interdit la pose de scellant sur ce chantier jusqu’à ce que l’employeur ait mis en place des méthodes de travail sécuritaires pour les travaux en hauteur réalisés à proximité des lignes électriques.

La CSST considère que l'employeur, AR Construction, a agi de manière à compromettre la sécurité des travailleurs. En conséquence, un constat d’infraction lui a été délivré. Pour ce type d’infractions, le montant de l’amende varie de 15 839 $ à 63 355 $ pour une première offense, et de 31 678 $ à 158 389 $ en cas de récidive.

Les accidents du travail, ça blesse plus de monde qu'on pense!

Chaque jour au Québec, 228 personnes se blessent en travaillant… et c'est sans compter tous les autres qui sont aussi blessés par ces accidents. Conjoints, enfants, parents, amis, collègues, pa-trons : tout le monde en souffre! Les accidents du travail et les maladies professionnelles peuvent être évités par une gestion permanente de la santé et de la sécurité.

L'employeur et les travailleurs doivent faire équipe et participer à l’identification des dangers, à leur élimination et à leur contrôle. Parce que le Québec a besoin de tous ses travailleurs.

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