Faits divers

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Yves Martin: Le juge rendra sa décision demain matin

Le 06 avril 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 06 avril 2016
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JUSTICE. Le juge Jacques Trudel rendra sa décision demain à 9h30 au palais de justice de Chicoutimi à savoir si le présumé chauffard Yves Martin recouvrera sa liberté en attendant la suite des procédures judiciaires.

Martin, rappelons-le, est accusé de conduite avec les facultés affaiblies ayant causé la mort de trois personnes dans le rang Saint-Paul, le 1er août dernier. Il est détenu depuis.

Lors de cette deuxième journée d’audience, hier, le fondateur de l’entreprise Recovery Science Corporation, Steven Than, qui a créé le bracelet Scram muni d’un GPS et capable de détecter la consommation d’alcool d’un utilisateur, a témoigné par vidéo-conférence. Il a expliqué le fonctionnement du dispositif qui se porte à la cheville. Le bracelet a été utilisé à une vingtaine de reprises au Canada, mais pas encore au Québec.

Le coût de ce bracelet défrayé par son utilisateur est de 450 $ par mois excluant les taxes en plus de 250 $ pour les frais d’installation.

Thérapie

Pour sa part, Yves Lepage de la Maison Jean-Lepage de Trois-Rivières est venu expliquer le fonctionnement de son centre de thérapie accrédité par les ministères de la Santé et de la Justice.

« La thérapie s’étend sur trois volets de sept semaines chacun avec la possibilité d’un ajout de sept semaines pour plus de renforcement. J’ai rencontré M. Martin à trois reprises depuis le 20 août dernier et je suis en mesure de dire que son stress et son anxiété sont tombés et qu’il a une grosse motivation à changer son mode de vie Je ne suis pas du tout inquiet qu’il puisse réussir la thérapie », de dire le directeur général.

Outre le bracelet et la thérapie, l’accusé propose aussi une caution de 100 000 $ dont 75 000 $ sont garantis par des membres de la famille.

Antécédents

Dans ses représentations, la procureure de la couronne Me Marie-Josée Hamelin-Gagnon rappelle les antécédents d’Yves Martin en matière de facultés affaiblies en 2005 et 2010, en plus de nombreux constats d’infraction dans son dossier de conduite automobile.

« Ça démontre que monsieur a un problème de consommation d’alcool et dans le respect des lois. Il a déjà suivi une thérapie au début de la vingtaine et sa rechute a duré une quinzaine d’années, soit jusqu’à l’accident du 1er août dernier. Entre-temps, il n’a jamais refait une demande de thérapie. Dans son témoignage, monsieur a déclaré que « rien ne peut arrêter un alcoolique ». C’est une phrase qui me trouble en raison de la confiance et de ses garanties », a notamment mentionné l’avocate.

Confiance du public

Quant au procureur de l’accusé, Me Jean-Marc Fradette, il a martelé les principes de la présomption d’innocence et de la liberté. « Quand il n’y a pas de bris d’engagement, le fardeau est sur les épaules de la couronne. L’autre principe est la présomption de l’innocence qu’on doit inévitablement respecter. S’ajoute le critère de ne pas miner la confiance du public dans la justice. Un juge pourrait techniquement détenir quelqu’un simplement sur le fait qu’il estime que la confiance du public serait minée. Ce qui est très difficile à mesurer. Il faut que ça soit des gens qui comprennent la justice. C’est pour cela que j’ai donné l’exemple de Jian Ghomeshi qui était condamné par le public avant même son procès et même s’il a été acquitté, les gens disent encore qu’il est coupable. Des fois, la pensée des gens ça peut être Facebook, les médias…

«Si ce même public bien informé est au courant que ce sont des conditions importantes, des cautions, une supervision importante, un bracelet électronique, s’ils comprennent pourquoi il est remis en liberté, le test est rempli si c’est bien expliqué. C’est sûr que des gens ne comprendront pas parce qu’ils disent avant de commencer, qu’il doit être détenu. On ne peut pas être content de la justice seulement quand elle condamne ou détient les gens, mais quand les règles sont respectées et qu’on les comprend », de conclure Me Fradette.

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