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Les experts s’entendent pour dire que les Technologies de l’information et de la communication (TIC) sont un domaine d’avenir. Cependant, dans la réalité, il y a de nombreuses contraintes au développement auxquelles les entrepreneurs sont confrontés quotidiennement.
Une délégation participant à l’Université rurale québécoise a pu découvrir Aircraft maintenance system (AMS), une entreprise basée à Saint-Félicien qui se spécialise dans les TIC. En fait, AMS a développé un logiciel de maintenance pour les entreprises d’aviation.
C’est en 1986 que Richard Larue a lancé Aviation R et L, une entreprise de maintenance d’appareils basée à l’Aéroport de Saint-Méthode. Déjà à cette époque, l’idée d’un logiciel de planification de la maintenance et de gestion des opérations financières lui trottait dans la tête.
En 1999, une première version du logiciel a été développée pour sa propre entreprise. En 2002, AMS est officiellement créée. Aujourd’hui, l’entreprise a un chiffre d’affaires d’un million de dollars, possède 110 clients répartis dans 16 pays. Parmi ceux-ci, on compte des grands noms comme Pratt and Whitney, Bell Hélicoptères, Chevron Oil, etc. « L’innovation et la créativité sont essentielles. Il faut offrir un service après-vente impeccable et répondre aux besoins des petites et grandes entreprises », souligne Richard Larue.
Bien sûr, l’arrivée d’Internet a permis d’avoir une visibilité mondiale. AMS participe aussi à des expositions d’aviation pour faire connaître son produit.
M. Larue désire ardemment qu’AMS demeure à Saint-Félicien. Il tient l’entreprise à bout de bras et admet que ce n’est pas une mince tache.
En effet, il est très difficile de recruter du personnel qualifié et surtout de le conserver. C’est un domaine en constante évolution et les spécialistes changent constamment d’endroit, à la recherche de nouveaux défis. La barrière de la langue ne facilite pas non plus les opérations régulières de l’entreprise.
Modèle d’affaire désuet
Annie Taillon est conseillère stratégique chez Raymond, Chabot, Grant, Thornton. Elle a d’abord travaillé à la SADC Lac-Saint-Jean Ouest où elle a réalisé une étude sur le potentiel d’AMS.
Il en ressort que les institutions financières ont de la difficulté à faire confiance aux entreprises œuvrant dans le secteur des TIC. Les organismes de développement économique sont donc appelés en renfort pour octroyer le financement nécessaire.
Les experts affirment que les TIC sont une voie d’avenir pour les régions. Cependant, en réalité, ce n’est pas aussi facile. Il n’y a pas de véritable stratégie pour intéresser les entrepreneurs et les travailleurs spécialisés.
Lahcen Darhouani, de l’Institut international de développement régional, abonde dans le même sens. Selon lui, le Canada n’est pas à la hauteur en terme d’innovation. Il y a beaucoup d’immobilisme et de cynisme. Le modèle actuel de développement est en déclin. Il prône une nouvelle vision axée sur cinq mots : imaginer, créer, innover, oser et changer.
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