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Le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel du Lac-Saint-Jean (CALACS), Entre Elles, a lancé, lundi, le disque « Faire son chemin » (Tshimeshkanakan). L’organisme a également présenté le portrait des femmes autochtones de la communauté montagnaise de Mashteuiatsh victimes d’agressions sexuelles.
Le lancement du disque et la présentation du portrait des femmes autochtones se sont faits dans le cadre du projet Tshimeshkanakan. Celui-ci a été mis sur pied au mois d’octobre 2006 et cinq femmes y participent actuellement. Le CALACS qui, après avoir vu des statistiques alarmantes, a décidé d’entreprendre une intervention dans la communauté autochtone de Mashteuiatsh. « Nous avions trouvé d’une grande ampleur les statistiques présentées par Statistiques Canada et la Fédération des femmes autochtones de l’Ontario. Elles révèlent que 57 % des femmes autochtones sont victimes d’une agression sexuelle, que 80% sont victimes de violence et d’abus et que 40% de ces femmes pensent que la violence familiale est un problème dans leur communauté » explique la responsable du projet, Stéphanie Gagnon.
Les membres du CALACS ont ciblé des objectifs précis pour ce projet lors de sa mise sur pied. Ils voulaient notamment établir des partenariats avec des acteurs significatifs de la communauté, dresser un portrait de la situation et des besoins des femmes autochtones de la communauté victimes d’agressions à caractère sexuel, sensibiliser les femmes et la population à la violence en ayant un souci d’intégrer des moyens de guérison de leur culture et finalement de créer un groupe d’entraide de femmes autochtones afin d’élaborer un plan d’action d’un an en fonction de leurs besoins.
L’objectif de sensibilisation sera donc réalisé avec l’aide du disque « Faire son chemin » une traduction du nom du projet Tshimeshkanakan. Cet album comprend deux chansons et fait référence aux expériences vécues par les cinq femmes qui ont participé au projet. La première s’intitule « Piégée » et est interprétée par Michaël Paul. La deuxième se nomme « Jeune fille » et c’est Sylvain Bégin qui la chante en montagnais.
Portrait des femmes
Le « Portrait des femmes victimes d’agressions sexuelles de Mashteuiatsh » est un autre but réalisé par l’organisme. Il y a 98 femmes âgées de 14 ans et plus qui ont répondu à un sondage téléphonique ou écrit réalisé par le CALACS.
Beaucoup d’éléments en sont ressortis. Le premier est que 38 % des répondantes ont été victimes d’agressions à caractère sexuel. Le deuxième est que plus de 24% d’entre elles ont porté plainte contre leurs agresseurs. Ceux-ci sont dans 89% des cas des gens de la communauté et à 84% des autochtones.
Leurs agressions sont survenues à 54% dans leur enfance, à 30% dans leur adolescence, 27% à l’âge adulte et 22% dans leur pensionnat. La moitié des répondantes sont âgées de 45 ans, sont soit célibataires ou en union libre et ont mis au monde de deux à trois enfants.
D’après le sondage, les femmes victimes auraient davantage consulté (59%) que les femmes non-victimes pour des problèmes tels que l’anxiété, les problèmes de santé mentale, l’alcoolisme et les problèmes familiaux. Elles bénéficieraient également beaucoup de l’aide sociale pour survenir à leurs besoins et ceux de leur famille.
Le dernier objectif du projet, soit de créer un groupe de femmes autochtones afin d’élaborer un plan d’action d’un an en fonction de leurs besoins, est également accompli. Le groupe d’entraide autonome a démarré au début d’avril et a dévoilé son cahier d’activités pour l’année à venir. Leurs activités commenceront donc en mai avec une formation sur les agressions sexuelles offerte pas le CALACS.
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