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INFORMATION. Le quotidien Le Devoir revient à la charge avec sa demande de soutien de l’État aux médias écrits.
Invoquant une «urgence d’agir» pour préserver les médias nationaux du Québec, le directeur du Devoir, Brian Myles, a présenté vendredi une série de neuf recommandations au ministre de la Culture et des Communications, Luc Fortin, en marge des consultations publiques sur le renouvellement de la politique culturelle du Québec.
Les demandes du Devoir rejoignent en grande partie celles initialement proposées par la Fédération nationale des communications de la CSN et reprises par Groupe Capitales Médias, Hebdos Québec et TC Média, en plus du quotidien de la rue Bleury.
Il demande notamment au gouvernement de reconnaître le rôle des médias dans la politique culturelle et d’accorder un soutien à ceux qui investissent dans la couverture de la culture au même titre qu’il le fait pour l’industrie cinématographique et télévisuelle.
Plus concrètement, le directeur du Devoir réclame un programme de subvention ou de crédit d’impôt sur la masse salariale des entreprises de presse écrite couvrant 50 pour cent des coûts de production de l’information et un autre programme similaire pour couvrir 50 pour cent des investissements numériques.
Comme le font les médias imprimés depuis plusieurs années, il demande aussi d’exempter ceux-ci de la taxe de recyclage, d’abolir la TVQ sur les journaux et de créer un crédit d’impôt pour la distribution rurale et les frais d’envois postaux.
Le mémoire recommande par ailleurs à l’État d’augmenter significativement ses placements publicitaires dans les journaux québécois et de créer un registre public des dépenses publicitaires globales des ministères, organismes et sociétés d’État.
Enfin, Le Devoir, qui a souvent réussi à survivre grâce à la générosité de donateurs privés, demande la création d’un crédit d’impôt aux particuliers pour les dons aux entreprises de presse indépendantes.
Le directeur du Devoir invoque la réalité — bien connue dans l’ensemble des médias — de la perte croissante de revenus publicitaires dans l’imprimé et des revenus numériques insuffisants pour compenser.
Cependant, il avertit que l’intervention de l’État ne doit en aucun cas être vue comme une façon de donner à ce dernier «un droit de regard ou de l’influence sur les contenus, mais de donner un peu d’oxygène aux médias d’information qui cherchent à compléter leur virage numérique».
Pierre Saint-Arnaud, La Presse canadienne
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