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Une personne devrait-elle pouvoir demander l’euthanasie lorsqu’elle est atteinte d’une maladie en phase terminale? Le service en soins palliatifs du CSSS Domaine-du-Roy n’y croit pas.
La Chambre des communes a déposé au mois de mai 2009 le projet de loi C-384 qui décriminaliserait l’euthanasie. Les personnes atteintes de maladie en phase terminale et qui expriment lucidement leur désir de mettre fin à leurs jours pourraient recevoir l’aide d’un médecin pour arriver à leurs fins. « Plusieurs sondages effectués auprès de groupes médicaux démontraient un vaste appui en faveur de l’euthanasie. Or, ce n’est pas du tout le son de cloche que l’on entend du côté des soins palliatifs. Il est donc important de faire connaître notre opinion », affirme le chef du service en soins palliatifs du CSSS Domaine-du-Roy, Dr Daniel Carrier.
Ce dernier souligne que les médecins qui travaillent dans le secteur des soins palliatifs disposent déjà de plusieurs moyens pour atténuer les douleurs des patients. Par exemple, légalement et éthiquement, ils peuvent cesser les traitements. « Certaines personnes se disent en faveur de l’euthanasie afin qu’on évite l’acharnement thérapeutique. Il est possible de ne pas s’acharner tout en n’ayant pas recours à l’euthanasie. Nous sommes outillés pour atténuer les souffrances, sans être obligés de poser l’acte volontaire d’enlever la vie », mentionne Daniel Carrier.
Dr André Bédard estime que les derniers jours d’une personne sont les plus précieux : « Nous avons plusieurs patients auxquels nous avons apporté un certain soulagement. Il y a plusieurs effets bénéfiques, surtout pour les proches, qui peuvent accompagner la personne malade avant de mourir. Le CSSS Domaine-du-Roy a une bonne organisation en soins palliatifs », soutient Dr André Bédard
Selon Daniel Carrier, le débat actuel sur l’euthanasie n’est pas justifié : « Au Québec, les soins palliatifs sont mal organisés sur une grande partie du territoire. L’euthanasie est une mauvaise réponse au fait que le Québec n’a pas réussi à bien s’organiser en matière de soins palliatifs. C’est malheureux qu’on en soit rendu là » affirme-t-il.
Une lettre a été acheminée au député du comté Roberval—Lac-Saint-Jean, Denis Lebel, pour lui faire part de leur opposition. En plus de Dr Daniel Carrier et Dr André Bouchard, elle est signée par les médecins Yvon Bouchard, Brigitte Giguère, Martin Rioux et du pharmacien Pierre-Richard Couture. À cette liste s’est ajoutée Patricia Boivin (coordonnatrice du programme des soins palliatifs), Hélène Bellavance (diététiste), Lise Bouchard (responsable des bénévoles du Havre du lac), Claudine Girard (infirmière), Serge Langevin (infirmier), Danielle B. Ouellet (infirmière), Audrey Paul (infirmière), Isabelle Tremblay (psychologue) et Solange Turcotte.
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