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PLUIE. Laissez-moi vous raconter l’incroyable histoire d’un été pourri. Mêmes les employés de la construction, pendant leur période de vacances estivales, ont conservé leur casque de sécurité pour ne pas recevoir le tonnerre sur leur tête !!!
Ce dernier gag sur la météo, il m’a été raconté par une personne de quelque 85 ans qui en a vu passer des nuages dans sa vie et qui surtout, au début des années 1960, a vécu tout l’épisode des machines à pluie.
Légende urbaine ou réalité scientifique cachée à la face du monde, un peu partout sur la planète, le rêve de contrôler un jour la météo fait sans doute parti des fantasmes de tous les gouvernements et grandes entreprises pour qui l’eau est une ressource inestimable.
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Le titre de ce commentaire « L’incroyable histoire d’un été pourri ! » est un clin d’œil au film « L’incroyable histoire des machines à pluie », du grand réalisateur régional Claude Bérubé des Productions de la Chasse Galerie, coproduit avec l’Office national du film.
Cette enquête-comédie aborde le mystère entourant les machines à pluie et les légendes qui l’entourent. Depuis toujours, la fabrication de la pluie fascine. Les danses de la pluie auxquelles s’adonnaient les sorciers amérindiens ont toujours intrigué même les plus sceptiques. Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, ces machines alimentent encore les conversations quotidiennes. Certains nient leur existence et se moquent de ceux qui y croient. D’autres ont des théories toutes plus originales les unes que les autres sur leur existence.
L’écoute de ce film nous replonge notamment dans cette période du milieu des années 60 où au Saguenay-Lac-St-Jean, dans le cadre de « L’Opération parapluie », une pétition de plus de 60 000 noms et plus de 75 résolutions de municipalités et organismes demandaient au gouvernement d’intervenir pour faire cesser l’utilisation des machines à pluie.
Le ministre des Richesses naturelles de l’époque, un certain René Lévesque, avait d’ailleurs joué un rôle déterminant pour rassurer la population sur le sujet.
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Depuis le début de l’été, la météo est devenu un sujet quotidien de conversations. Les gens n’en reviennent tout simplement pas de voir autant d’eau déferler sur la région — c’est presque pareil à la grandeur du Québec — avec toutes les conséquences que cette situation entraine.
Même le Centre de prévention du suicide 02 enregistre une augmentation du nombre d’appels en juillet, la température ayant de toute évidence un effet d’entrainement négatif sur le moral des gens.
Plus près de nous, tout comme Alcan l’était au début des années 60, Rio Tinto Alcan est encore la cible d’accusations de recourir aux « machines à pluie » pour s’assurer que ses barrages ne manqueront pas d’eau.
En fait, selon les spécialistes d’Énergie Électrique, la quantité d’eau tombée sur le réseau hydrographique du lac Saint-Jean, depuis le début de l’été, c’est du jamais vu depuis 1943.
Pour RTA, l’eau, c’est de l’argent liquide. Malheureusement pour elle, la compagnie doit jeter par-dessus ses barrages des quantités astronomiques d’eau qui auraient pu faire turbiner bien des centrales et ainsi alimenter à la hausse, les revenus de l’entreprise.
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La grande quantité d’eau fait le bonheur des compagnies comme RTA, mais le malheur d’autres comme les agriculteurs qui devront bientôt mettre des flotteurs à leurs équipements pour aller dans les champs.
Le fragile équilibre de la nature met à rude épreuve le moral des gens.
À l’eau l’été, quand reviendras-tu ?—
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