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Dans un monde où tout va vite, on ne prend plus le temps de se questionner sur la signification des Fêtes. Profitant d’une visite à l’Ermitage, notre journaliste en a profiter pour faire une réflexion avec le Père Michel Gagné, recteur du sanctuaire.
« Au fil des ans, on a enlevé son sens à Noël. Par contre, les gens sont encore interpellés par cette fête. Toute l’humanité est entraînée par la beauté de l’enfance. Après tout, on redevient des enfants. Les enfants ont une capacité à accueillir, que nous avons perdue au fil des ans. Il faut retrouver la recette pour vivre ensemble. Noël vient faire renaitre ça. Nous prenons le temps à l’approche des fêtes pour dire aux autres que nous les apprécions. Nous préparons des petits plats pour bien les recevoir et nous écrivons des cartes. Ces petites choses, elles doivent faire partie de notre quotidien, pas seulement une fois l’an », mentionne le Père Michel.
La naissance de l’enfant Jésus est souvent le premier sens que l’on donne à la fête de Noël. Par contre, en poussant plus la réflexion, nous nous rendons compte que cette fête valorise la maternité et la paternité : « L’enfant Jésus a choisi de venir nous visiter par le biais d’un homme et d’une femme, d’un père et d’une mère. Cela vient mettre en avant plan toute l’importance de la dimension familiale. C’est ça la beauté de Noël », ajoute le recteur.
Une réflexion au naturel
Les frères Capucins sont grandement inspirés par la nature. Le Père Michel avait lui-même entamé une réflexion quant aux sens des Fêtes : « Avec la belle nature blanche qui nous entoure à l’Ermitage, nous ne pouvons pas faire autrement qu’être inspirés. Je regardais les flocons tomber et se déposer sur les branches. Chacun est différent, ils tombent délicatement, se déposent les uns sur les autres, se touchent sans jamais s’écraser et ensemble, ils sont forts. Cela m’amène à dire que nous devons revoir notre fonctionnement humain. Nous devons revenir aux liens familiaux forts qui nous rassemblent », mentionne le Père Michel.
« Les mères ont un véritable don pour nous rappeler l’importance des liens. Elles décorent et elles cuisinent. Elles maternent avec beaucoup de générosité. Elles font tous cela dans le but de se rassembler et d’apporter de la joie. Il faut cesser de faire preuve de méfiance, car cela entraine une profonde solitude. Les flocons de neige ne se menacent pas entre eux. Il faut prendre le temps de redécouvrir toute l’importance de la famille. »
Un monde de tolérance
Dans le contexte actuel, où certains enfants ne peuvent plus dire le mot « Noël » et où les ornements décoratifs ne trouvent plus leur place dans certains bâtiments, que faut-il penser? : « On parle beaucoup de tolérance et d’accueil de nos jours, mais avant d’être tolérant et accueillant, il faut absolument savoir qui nous sommes et comment nous nous distinguons par rapport au reste du monde. Le pape Benoît XVI a rassemblé près de 300 leaders religieux et même des athées afin de montrer que même avec des différences, il est possible de construire l’humanité. Il faut que les catholiques soient fiers de qui ils sont. Nous pouvons dire que nous savons qui nous sommes, mais savons nous d’où l’ont vient? La société et l’Église, c’est nous qui la formons. Nous avons notre histoire. L’histoire ici, c’est le christianisme. Les collèges, les universités, les hôpitaux, la guignolée, etc, viennent tous de là. Il y a un manque d’information important. Cette connaissance nous permettrait de développer notre sentiment d’appartenance. Nous devons avant tous nous accueillir et nous aimer les uns et les autres. Quand nous saurons qui nous sommes, je pense que nous serons prêts à accueillir les autres », souligne le Père Michel.
Les symboles de Noël
Plusieurs symboles de Noël ont également perdu leur sens au fil des ans. On fait des choses, mais on ne sait plus d’où ça vient : « La crèche qu’on ne voit pratiquement plus sous les sapins est une tradition instaurée, en 1223, par François d’Assise. Celui-ci s’est dit que le peuple se devait d’avoir un visuel afin de se remémorer la nativité. Le sapin de Noël représente l’arbre de la genèse. La verdure du sapin représente l’espérance. Bien que toute la nature s’endorme en hiver, le sapin reste bien vivant. L’Église a su donner un sens à tous ces symboles. La journée de Noël a été fixée au jour où les lumières reviennent. Vers la fin décembre, le soleil est de retour, rallongeant ainsi les journées. Cela vient à dire que la lumière finit toujours à éclairer dans les ténèbres, comme si Jésus venait éclairer notre monde. On ignore souvent ses significations. De nos jours, nous entretenons des traditions sans connaître leur sens », conclut le Père Michel.
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