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DIVERTISSEMENT. Il y a des rencontres plus intrigantes que d’autres dans notre métier. Vendredi soir, 20h, j’ai rendez-vous dans un garage afin de participer à une « forge ». Me voilà en présence d’une dizaine d’hommes dont l’âge varie entre le début de la trentaine et le milieu de la quarantaine vêtues de la tête aux pieds de costumes d’inspiration médiéval. Me voilà en présence de véritable fanatique des jeux de type grandeur nature (GN).
Ils rient fort et parlent fort, tout en se relatant leurs dernières péripéties sur les « Terres de Bélénos ». Ces hommes forment une confrérie celle du « Poing d’argent ». Ils sont intrigués par le médiéval. Illustres raconteurs et personnificateurs, ils se sont créé un univers : « Mon garçon Olivier était fasciné par l’émission « Québec Médieval », il m’a demandé si j’avais déjà fait cela plus jeune. Devant son intérêt et l’intérêt d’amis qui avaient déjà des connaissances nous avons commencé à nous créer une histoire et à nous inventer des personnages », mentionne Dany Bouchard alias Sir Nordan.
Alexandre Boily, personnifiant Frère Nolan, a rédigé les bases de leur histoire. La confrérie du « Poing d’argent » regroupe des Seigneurs qui ont perdu leur Dieu et qui sont en exil : « Le Poing d’acier est un groupe ecclésiastique, les chefs du groupe sont des prêtres qui vénèrent le dieu Mak’udar. Nous avons décidé de nous distinguer. Nous avons décidé d’être un groupe charismatique. De ne pas avoir peur de parler fort, de chanter fort et d’être visible vêtu de blanc. La majorité des participants à Bélénos sont dans le début de la vingtaine. Notre groupe étant plus âgé, nous ne pouvons pas cacher que cela a un impact sur le jeu », souligne-t-il.
Bien que le groupe soit uni, chaque membre joue son rôle : « Nous sommes tous des joueurs de jeux de rôle. Avec nos personnalités distinctes, nous sommes en mesure d’incarner des personnages très différents et ainsi de créer un ensemble qui nous permet de faire évoluer notre histoire. Il y a toujours de la place dans notre confrérie, mais notre groupe impose des restrictions. Nous privilégions le bien, donc un joueur qui souhaiterait personnifier un assassin, ne pourrait pas, car cela ne cadre pas dans nos valeurs. Notre alignement est loyal et bon. Nous sommes toujours sur la première ligne afin de servir et de défendre les autres », ajoute Alexandre Boily.
La confrérie pratique deux heures par semaine dans le gymnase de l’école de Saint-Prime afin de peaufiner leurs techniques de combat. Dans leur temps libres, ils conçoivent et bricolent vêtements et pièces d’armures, et ce, afin de respecter le décorum de l’époque : « Ce ne sont pas tous les participants qui ont le protocole autant à cœur. Nous interdisons l’utilisation de tous les objets du 21e siècle afin d’être fidèles à l’époque de la confrérie », mentionne Éric Lalancette nommé le Grand Aumônier Meliadus.
Terres de Bélénos
Une fois par mois, de mai à septembre, la confrérie prend la route en direction de Sainte-Clotilde de Horton afin de prendre part aux « Cinq Lunes de Bélé » où ils se retrouvent avec environ 600 à 800 personnes tout aussi passionnées.
« Notre histoire a été soumisse à l’organisation de Bélénos. Par la suite, nous avons été intégrés à ce jeu grandeur nature. Nos personnages et notre histoire existent dans l’univers de Bélénos. Nos valeurs et nos croyances ont un sens et elles nous guident dans le déroulement du jeu », mentionne M. Boily.
L’organisation a mis sur pied l’intrigue de base et l’histoire se poursuit de « Lune » en « Lune ». « Sur place, il y a beaucoup de géopolitique, mais il y a aussi un volet interaction avec tous les autres groupes. Des alliances, des jeux de pouvoir et des combats se créent. Certaines formations personnifient des orques, des gnomes, des gobelins, des elfes, des nains, des seigneurs et même des Dieux. Avec des groupes aussi éclectiques, il est normal que les conflits éclatent », précise Dany Bouchard.
Un grandeur nature dans la région
Sébastien Ménard, alias Barrock, ne cache pas l’intérêt de la confrérie à développer un GN dans la région : « Nous faisons quatre heures de route afin de participer aux Lunes de Bélénos. Nous aimerions réaliser quelque chose d’aussi intéressant ici. Nous voulons participer au développement de ce type de jeu et également le faire connaitre. Pour se faire, il faut un vaste espace de terre et de forêt. Il y a des organisations dans le secteur d’Alma et de Chibougamau, je suis certain que ces formations souhaiteraient prendre part à des GN en région. Il y aurait certainement de l’intérêt », conclut-il.—H.G.
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