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Sports

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La traversée d’Alexann Petiquay

Le 25 juillet 2019 — Modifié à 16 h 58 min le 25 juillet 2019
Par Guillaume Pétrin

Au-delà du fait qu’elle sera la première Autochtone à participer à la Traversée, c’est le parcours qu’Alexann Petiquay a dû emprunter pour y arriver qui étonne.

Pour réaliser son rêve, la nageuse de Mashteuiatsh a passé à travers plusieurs étapes avec succès : déménagements, difficultés d’apprentissage, pression personnelle et de nombreuses heures d’entraîne-ments.

« Depuis que j’ai commencé la natation, je rêve de faire la Traversée. En plus, la première fois que j’ai fait une longue distance dans le Lac, j’ai vraiment aimé. »

Sa mère abonde dans le même sens. Ces jours-ci, elle accompagne sa fille dans ses déplacements et veille à son bien-être et s’assure qu’elle se concentre à la réalisation de son rêve.

(Photo Trium Médias – Guillaume Pétrin)

« Alexann, c’est mon modèle, car malgré ses difficultés, elle n’a pas lâché et elle a toujours persévéré. Elle s’est accrochée à son rêve. C’est un modèle de courage », ajoute avec fierté sa maman, Nathalie Dominique.

Souffrant de dysphasie, son parcours académique atypique ne l’a pas empêchée de poursuivre son che-minement, toujours sous la supervision et les encouragements de sa mère.

« Je lui ai toujours dit que peut-être dans son cas, elle passerait souvent par le chemin le plus long, mais qu’elle réussirait pareil! »

Pekuagami

Rêver de traverser le Pekuagami pour une autochtone qui a grandi à ses côtés est une chose. Y mettre les efforts pour y arriver en est une autre. En plus, d’être la première à participer à la Traversée ajoute une pression supplémentaire.

« Ça signifie de quoi de gros pour moi. En tant qu’autochtone, souvent pour réaliser nos rêves il faut sortir de la communauté. Je l’ai vécu et il y a des moments où j’ai vraiment trouvé ça dur, mais je vou-lais vraiment le réaliser . »

Sa mère aussi a vécu cette étape difficilement, tout en l’aidant du mieux qu’elle le pouvait à travers son parcours.

« J’ai trouvé ça dur de la laisser aller, mais je l’ai accompagnée dans cette transition. C’est beaucoup de temps et d’argent. Alexann a cette chance-là de s’accrocher à son rêve et d’y croire et c’est une fierté pour les gens des Premières Nations. »

Avec sa mère Nathalie Dominique, les deux forment un duo. Sa mère lui donne beaucoup de son temps tout en l’aidant financièrement et psychologiquement. (Photo Trium Médias – Guillaume Pétrin)

Cette fierté pourrait facilement se transformer en pression supplémentaire, mais sa mère, tel un ange gardien, s’est assuré dernièrement que sa fille ne s’en rajoute pas plus face à ce défi.

« Ma mère m’a parlé et m’a dit que je ne devais pas faire ça pour personne d’autre que moi. J’avais un gros poids sur mes épaules avant. »

Lac Saint-Jean

La jeune nageuse sait aussi que le Lac, à lui seul, représente un énorme défi et que de l’affronter pendant 32 km lui réservera son lot de surprises.

« Ce n’est jamais facile le Lac. Je viens d’ici et je l’ai vu dans tous ses états. Je l’ai nagé dans toutes sortes de conditions, les pires comme les bonnes. Je vise surtout de finir la course et de toucher la plaque dans les temps réglementaires. »

Encore là, pendant la Traversée, sa mère sera à ses côtés dans un bateau à l’encourager et la supporter.

Parmi les rencontres marquantes qui ont parsemé son parcours, elle se souvient encore celle avec Jacques Amyot. Elle a pu lui partager ses peurs et ses objectifs. (Photo Trium Médias – Guillaume Pétrin)

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