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La réforme de l'assurance-emploi inquiète au Lac-Saint-Jean

Le 03 octobre 2012 — Modifié à 00 h 00 min le 03 octobre 2012
Par daniel migneault

Une quarantaine de personnes ont assisté à la tournée d'information et de discussion sur la réforme de l'assurance-emploi à Roberval. Les travailleurs et employeurs présents se sont montrés grandement préoccupés et inquiets des changements proposés par le gouvernement fédéral.

Cette tournée, qui se déroule à la grandeur du Saguenay—Lac-Saint-Jean, est organisée par plusieurs partenaires, dont la CSN, la FTQ, la CSQ, la CSQ, le Syndicat de la fonction publique du Québec, l'ASTUSE Saguenay et le Mouvement Action-Chômage.

Plusieurs questions persistent encore sur la réforme qui doit entrer en vigueur au début de l'année 2013. Les interprétations sont tirées des différentes déclarations faites au cours des derniers mois, notamment par la ministre des Ressources humaines, Diane Finley.

« Avec cette réforme, on a senti la nécessité d'aller voir les gens. […] On essaie de comprendre le pourquoi de cette réforme. Il n'y a rien dans le marché de l'emploi qui la justifie », lance le président du Conseil central CSN du Saguenay—Lac-Saint-Jean, Engelbert Cottenoir.

Emploi convenable

Ce qui chatouille particulièrement les syndicats et organismes de défense des droits des chômeurs, c'est la nouvelle définition d'emploi convenable qui sera intégrée au régime. Présentement, un travailleur au chômage a la liberté de rechercher un emploi similaire, avec des conditions similaires. Désormais, après un certain laps de temps, le travailleur au chômage sera obligé d'accepter tout type de travail qui équivaut à au moins 70 % de son salaire.

Les prestataires fréquents, soit les travailleurs saisonniers en majorité, sont directement affectés. Ils n'auront pas le choix que d'accepter un autre emploi, et ce, après les sept premières semaines de chômage. Cela entraînera bien des problèmes pour les entreprises touristiques, les entreprises de construction ou encore les travailleurs forestiers.

« Tout semble indiquer qu'il n'y aura aucune exception. Comment Denis Lebel peut dire que c'est bon pour sa région, alors qu'il va détruire la région? C'est quoi l'intention, fermer les régions et tout ramener dans les grands centres? », dénonce Sylvain Bergeron de l'ASTUCE.

Selon les calculs effectués, les impacts négatifs de la réforme se chiffreront à au moins 264 M$. Et ces chiffres ne tiennent même pas compte des secteurs de la construction, de la santé et des services sociaux et de l'administration publique, dont plusieurs travailleurs sont appelés régulièrement à faire recevoir des prestations d'assurance-emploi pour quelques semaines.

Plusieurs employeurs saisonniers étaient présents sur place. Ils ont tous relevé la difficulté de conserver des employés qualifiés et le temps que ça leur prend pour former un travailleur. Ils craignent un départ massif de main-d'œuvre vers d'autres emplois et une explosion de leurs coûts de formation.

« Le ministère du Tourisme a lancé sa Vision 2020 pour stimuler l'industrie. Désormais, devra-t-on parler de survie et non plus de développement? », s'est interrogé Gerry Desmeules, directeur de la Société récréotouristique de Desbiens.

Les entreprises où la réforme de l'assurance-emploi pourrait avoir des impacts sont nombreuses. Le Zoo sauvage de Saint-Félicien, la Société de protection des forêts contre le feu, le Centre de données fiscales ne sont que quelques exemples qui ont été invoqués.

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