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Dany Morin questionne les procédures du MTQ

Le 10 octobre 2013 — Modifié à 00 h 00 min le 10 octobre 2013
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Les révélations qui ont ébranlé le monde de la construction au cours de la dernière année ont des impacts qui se font ressentir jusque chez nous. Dany Morin, propriétaire du Docteur du pare-brise de Roberval, peut en témoigner, lui qui a eu de la difficulté à obtenir son dû après avoir exécuté un contrat pour une firme qui apparaît sur une « liste noire » du ministère des Transports du Québec (MTQ).

Carrières Bob-Son avait décroché, en 2012, un contrat de 76 millions de dollars pour la construction d’une partie de la route 167, soit la route menant aux Monts Otish. L’entreprise s’est par la suite vu retirer le contrat par le MTQ après avoir pris d’importants retards dans l’exécution des travaux.

« En février, j’ai été contacté par Bob-Son Constructions (NDLR : une division du groupe Bob-Son) pour le remplacement de vitres sur des véhicules et de la machinerie lourde. On a fait faire une étude de crédit pour s’assurer que la compagnie payait bien et tout était beau alors on y est allé. On était très fier de pouvoir être rendu dans le Nord et de voir que des entreprises de la région pouvaient aussi obtenir une part de ce qui s’y fait », raconte Dany Morin.

La somme de travail à être réalisée par le Docteur du pare-brise est telle que Bob-Son et Dany Morin s’entendent pour une deuxième semaine de travail à la fin mars. « Un moment donné, ils ont acquitté une première facture et ensuite, les communications ont commencé à être moins bonnes. Les appels n’étaient pas retournés et les factures n’étaient pas payées », poursuit Dany Morin.

À la fin juin, Dany Morin apprend que le MTQ a tout simplement retiré le contrat à Bob-Son. « À ce moment-là, ces gens-là nous devait toujours tout près de 20 000 $, de l’argent durement gagné par de longues heures de travail », précise Dany Morin.

À partir de ce moment, Dany Morin et son entreprise ont été forcés de s’adresser à la caution pour obtenir les sommes qui étaient dues. La caution est une forme d’assurance payée par l’entrepreneur qui assure au donneur d’ouvrage que les travaux seront exécutés sans frais supplémentaires si des ennuis surviennent.

« La caution n’assure que les travaux futurs et pas les travaux passés. J’ai donc dû interpeller le ministère des Transports, qui m’a dit de faire une demande à la caution où j’ai dû produire une lettre explicative. Malgré tout, on me disait que je n’avais aucune certitude que j’allais être payé », explique Dany Morin.

Celui-ci a finalement obtenu son dû. En fait, le jour-même où il a accepté de s’entretenir avec l’Étoile du Lac, Dany Morin a obtenu confirmation qu’il serait payé. « On me dit que je vais être payé dans la prochaine semaine. Par contre, je connais plusieurs autres entrepreneurs du coin qui ont aussi fait affaires avec Bob-Son et qui n’ont toujours pas été payé », déplore Dany Morin.

Liste noire

Mais il y a plus. Au moment où Bob-Son a remporté l’appel d’offres pour le contrat des Monts Otish, l’entreprise était sur la « liste noire » du ministère en regard à des travaux de déneigement jugés de qualité insuffisante. Légalement, Bob-Son pouvait tout de même soumissionner sur des travaux autres que le déneigement.

Dany Morin affirme qu’il est tout de même stupéfiant que le ministère ait choisi de confier le travail à une entreprise qui avait pourtant déjà démontré qu’elle n’était pas de confiance. « Le MTQ savait très bien que Bob-Son était sur sa liste noire et l’a tout de même laissé obtenir un contrat de 76 millions. Pourquoi? », se questionne l’entrepreneur robervalois.

Pour Dany Morin, l’histoire se termine relativement bien compte tenu des circonstances. D’autres commerçants du milieu pourraient avoir à vivre avec un dénouement beaucoup moins intéressant. « Dans le fond, le message que je veux faire passer, c’est que toutes les histoires que l’on entend à la télévision, ce n’est pas juste à Montréal et à Laval. Ça se passe aussi chez nous », de conclure M. Morin.

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